Au supermarché.

[Robert]

Comme tout le monde, je m'alimente et bien que je vive beaucoup de mes colonies - jardin et verger - je n'ai pas atteint le nirvâna que serait la complète autarcie ; en conséquence, je me vois contraint et forcé de promener périodiquement un chariot dans les allées du magasin de plus proche de mon domicile.

Et ce matin, après notre passage à la caisse, mon épouse surprise m'a demandé pourquoi je souriais ; pas une connaissance en vue, pas le moindre sujet d'hilarité, aucune amabilité à dispenser. Un sourire venu de l'intérieur de moi-même !

- J'observe les gens, et ça me fait rire, ai-je répondu ...

En effet, pour gommer mon ennui, je promène un regard, souvent amusé, sur cette foule inconnue qui me cerne et cette observation a parfois le don de provoquer l'oeil sagace que j'y promène.

Ce matin, deux personnages, souvent rencontrés, remarquables, dont je brosse un rapide portrait :

- Un énorme monsieur, tout d'abord ; jeune encore, sans doute cousin du célèbre Bibendum, pour les formes. Il est déguisé en commando de marine, porte une tenue militaire camouflée. Arrive sa moitié, vocable injustifié, car pour les formes, elle n'a rien à envier à son viril partenaire ... et je n'ose imaginer les ébats de ce couple pantagruélique qui tiennent, sans aucun doute, d'une gymnastique élaborée.

- Ma seconde "victime" est un personnage qui se pense important ; il ne marche pas, il se pavane aussi l'ai-je baptisé "l'Apollon des supermarchés". Ne manque à sa progression cérémonieuse qu'un cercle de courtisans. Il est toujours seul et je désespère de croiser un jour une Madame de Maintenon. La moustache blanchie, à la gauloise, conquérante, il ne regarde personne, il toise avec condescendance. Le monde entier lui doit service et, à plusieurs reprises, je l'ai vu prendre à parti quelque employé du magasin passant à sa portée. Que dire ? Voilà un dindon qui m'horripile !

Et vous, si d'aventure vous fréquentez ces établissements appelés supermarchés, faites part de votre ressenti ou de vos impressions.

[Aline]

Et vous, si d'aventure vous fréquentez ces établissements appelés supermarchés, faites part de votre ressenti ou de vos impressions.

Sujet intéressant que je vais essayer de traiter dès demain car tous les samedi matin, c'est supermarché

Avec le temps, on y croise toujours les mêmes personnes. Je redoublerais donc de vigilance pour essayer de dresser un ou deux portraits.

[Tadkozh]

...et bien voici le premier jet d'une tentative "d'histoire" sociale...à quand la publication...?? il y a eu "Brugel l'ancien" en peinture, nous avons Robert en littérature...!! Blague à part, je me régale mon bon Robert..

Tadkozh

[Denis]

Qui connait l'adepte des bons reduction, qui squate les caisses aux heures de pointe?
L'alcoolique qui ne s'assume pas et qui met un paquet de chewing gums au milieu de sa biere premier prix, pour tromper l'ennemi?
L'épicurien qui regarde son caddie avec gourmandise? (mon préféré...)
Le" controleur " qui pour deux centimes va bloquer la caisse et EXIGER une explication à la jeune hotesse de caisse rougissante qui ne maitrise pas encore son instrument?
Le voleur qui niera tout, pourtant pris la main dans le sac, et qui exigera la presente de la police (à ses dépens malheureusement... )?

Et puis y'a les employés:
Celle de la charcuterie qui pense avoir un pouvoir sur la cochonaille, désagréable au possible!
Mme Mejean, qui m'a connu petit, qui tient le rayon boucherie, qui tenait une boucherie dans le centre ville, et qui a du fermer, au décès de son mari. Toujours de bon conseil ("pas celle-là, elle est pas "top"), j'aime bien aller lui dire bonjour, meme si je ne lui prends rien.

Et puis y'a les parasites... Une demi douzaine de moineaux qui ont élu domicile dans les poutrelles. Il ajoutent un peu de vie à cette grande surface... Ils doivent bien se marrer quand tout le monde est parti...

[Robert]

Très bien vu Denis !

Les attentes aux caisses, j'avais oublié.

Habituellement, je passe en revue leur sage et innocent alignement aux fin de choisir celle que je suppose être la moins lente. Il y a celle des clients qui ont peu d'achat, celle des femmes enceintes, celle des invalides devant lesquelles où je n'ai ni droit ni titre pour stationner.
Pour les raisons que tu as inventoriée et d'autres encore, pour confirmer mon incapacité à avoir de la chance, après avoir longuement hésité, au grand dam de mon épouse, je me trompe et demeure planté là alors que toutes les files que j'ai négligées avancent ...

La raison de mon attente ? C'est que la bobonne du monsieur qui attend devant moi s'est soudain rendu compte qu'elle a oublié la farine pour confectionner la tarte du dimanche. Pendant qu'elle erre dans les rayons, je ronge mon frein. La tarte, c'est moi !

[Robert]

Bon, la prochaine fois, je me relirai !

[Tadkozh]

Bon, la prochaine fois, je me relirai !

...mais non...à quoi bon..!!

Tadkozh

[Aline]

Voilà, le samedi matin, c’est corvée de supermarché (sauf quand il y a une cyclosportive au programme).

Me voilà donc avec le chariot à arpenter les rayons. Pas de superflu, j’ai ma liste de courses.

Au tournant d’un rayon, je me trouve nez à nez avec des clients « retraités » (normal c’est ma cible toute la semaine). Je les connais depuis longtemps et on se fait même la bise. Je leur dis poliment que je n’ai pas le temps de discuter aujourd’hui car j’ai un autre rendez-vous. Sinon j’aurais eu droit à la maladie enfantine du dernier des petits enfants, de leurs vacances chez leur fille qui habite Grasse, etc, etc……….

Voici enfin ma première cible, un couple que je vois dans le magasin depuis au moins dix ans. Un couple approchant la soixantaine, sans enfants je pense, toujours tiré à quatre épingles toute l’année et profitant du supermarché pour se promener. Monsieur en costume foncé et Madame en tailleur élégant et chaussures à talons. Bref, le genre d’habits qu’on sort plutôt pour une occasion comme on dit chez nous. J’étais sûr que je les verrais ce matin.

Arrivée à la caisse, je cherche du regard la moins encombrée . Au bout de quelques minutes, je m’aperçois que le client devant moi a oublié son code de carte. Patiente comme pas deux surtout dans ce genre d’endroit, je change de file et me retrouve derrière un couple de moins de trente ans avec Monsieur tenant un p’tiot de quelques mois dans ses bras, Madame déposant les courses sur le tapis tout essayant de gérer un enfant de 4 à 5 ans qui semblait faire la pluie et le beau temps. Bref, le genre de gamin un peu remuant, croyant avancer les parents en balançant les courses dans le chariot s’en s’occuper de ce que c’était. Les parents restant de marbre, je me suis dis qu’à la maison cela ne devait pas être triste.

Une matinée au supermarché banale mais intéressante pour la chronique à Robert.

[Tadkozh]

.... ah ces petits drôles mal élevés...!! mais on pourrait surtout, à mon sens, creuser les deux retraités tirés à quatre épingles..! D'où viennent-ils..? de quel milieu social..? quels sont leurs moyens d'existence..? Sont-ils à leur "place" dans un tel lieu..? Peut-être ne se vantent-ils pas de leur fréquentation de ce lieu lors de leurs -possibles- parties de bridge..?

Tadkozh

[Aline]

.... mais on pourrait surtout, à mon sens, creuser les deux retraités tirés à quatre épingles..! D'où viennent-ils..? de quel milieu social..? quels sont leurs moyens d'existence..? Sont-ils à leur "place" dans un tel lieu..? Peut-être ne se vantent-ils pas de leur fréquentation de ce lieu lors de leurs -possibles- parties de bridge..?

Tadkozh

Je pense tout simplement que c'est leur manière à eux de vivre, ils sont heureux comme cela.
Tu sais l'habit ne fait pas le moine. Il y a des gens qui vivent confortablement et qui portent jean/polo toute l'année car ils se sentent bien ainsi.
Regardes dans le milieu du sport et du vélo en particulier, le type de vélo ne donne pas forcément le niveau social de la personne.
Un vélo haut de gamme peut être acheté d'occasion ou à crédit ?

Pour en revenir à mes 2 "tirés à quatre épingles", le mystère demeure