Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Déposez les CRs de vos exploits perso !
laulesptitchouan
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Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par laulesptitchouan »

L’idée de participer au Tour des Flandres est née en grande partie de la lassitude ressentie en fin d’année dernière à courir les différents Trophées – trop de contraintes, pas toujours de plaisir à ne penser qu’à visser, envie de voir autre chose…
Ce Ronde fait donc partie, à l’instar des Trois Ballons, du Défi des Fondus de l’Ubaye, de la Marmotte, de l’Etape du Tour, de la Bicinglette du Ventoux ou encore des différents Brevets de Randonneurs Mondiaux, des temps forts programmée pour l’année 2010.

En guise de préparation, un peu contrariée par un hiver long et difficile, puis par une chute dans l’Oise qui me fait plus encore douter en peloton, j’ai effectué 15 jours avant le BRM 200 km de Longjumeau puis la semaine précédente la belle randonnée Boulogne/Châteauneuf-en-Thymerais/Boulogne longue de 220 km, dans laquelle j’ai connu quelques déboires, cassant net ma cale Speedplay droite au bout de 68 km et subissant 2 chutes à l’arrêt, la première de par l’impossibilité de retirer la cale de la pédale avant qu’elle ne casse, et la seconde parce qu’un bout de tissu de la surchaussure retenait une pointe de la cale cassée pourtant désolidarisée de la chaussure !!

N’ayant trouvé personne suffisamment motivé pour m’accompagner sur le grand parcours, j’arrive seul la veille en fin d’après-midi, déjà sous des trombes d’eau, pour récupérer à Ninove la plaque de cadre et le fameux ticket permettant d’emprunter le « shuttle » jusqu’au lieu de départ du parcours de 253 km, puis je file sans tarder à l’Hôtel Campanile de Drogenbos en banlieue de Bruxelles à environ 30 km de là, d’où je décolle peu avant 4h30. La navette est censée partir à 5h30, alors il ne s’agit pas de traîner. Ma seule inquiétude, mis à part la météo, c’est de pouvoir trouver facilement où garer mon véhicule sans trop m’éloigner du Centrumlaan de Ninove. Inquiétude vite balayée, je trouve un parking à moitié vide à seulement 50 mètres des navettes !

J’ai préparé le vélo la veille, fait remplacer la cassette et la chaîne qui accusaient 10.000 km, remplacé les patins de freins avant (heu… c’est-à-dire que pour l’arrière j’ai été fainéant… !) et remis mes roues Campa Shamal Ultra par nécessité, ayant découvert que ma roue Time Hi-Tense arrière, bien plus performante, était fissurée en 2 endroits.

Je m’habille chaudement, avec une veste thermique et le collant long, en prévision d’une température qui ne doit pas dépasser les 8 à 10°C et de nombreuses averses prévues par la météo belge. J’ai pris soin de mettre le nécessaire de réparation et 3 chambres à air de rechange dans un sac plastique, de prendre un dérive chaîne et des clefs Allen au cas où, le tout dans un sac à dos. Je charge le vélo dans la remorque du bus, dans lequel je m’engouffre rapidement pour me réchauffer et c’est l’attente, pas moins d’une demi-heure avant le départ pour Bruges à 6h15. Je suis plutôt tendu, sensation renforcée par le fait que je ne comprends absolument rien aux conversations bruyantes aux douces consonances flamandes ou néerlandaises…

Une heure et 70 km plus loin, nous voilà débarqués sur une place en bordure de la rocade de Bruges. Il y a beaucoup de bus, qui déchargent leur flot de cyclistes.
Le premier (le dernier aussi ?) miracle de la journée, c’est le ciel, tout bleu, sans un nuage. Si cela pouvait durer…
Je remets mon bonnet sous le casque, ajuste les lunettes et c’est parti pour une petite promenade bucolique au cœur de la vieille ville et de ses canaux… vers la Grand’Place de Bruges (le Markt), où il faut faire le pied de grue durant une bonne vingtaine de minutes pour avoir le droit de passer sur le podium, et faire composter la « Controlekaart ».

Je ne résiste pas au plaisir, une fois cette formalité effectuée, de prendre quelques clichés du Beffroi de Bruges, qui domine le podium de départ, et des quelques autres monuments qui entourent cette immense place dédiée pour le week-end au sport cycliste.
Puis c’est parti, il est 7h40, il reste 253 km à effectuer, soit la plus grande distance pour moi dans une journée.

Je trouve rapidement un bon petit groupe avec lequel je sors de Bruges, direction l’Ouest et le littoral de la Mer du Nord à une dizaine de km. Rapidement je déchante sur les conditions de route… Mais pourquoi prennent-ils tous les pistes cyclables ?! C’est super stressant ces gros paquets, même une fois sortis des zones urbaines, sur d’aussi petites voies cyclables, qui n’ont d’ailleurs de cyclables que le nom !! En permanence, les pistes font des crochets à gauche, à droite… parfois ce sont des plaques de béton avec de méchantes ornières dans lesquelles il vaut mieux éviter de placer ses roues…. Par 2 fois, je manque d’y coincer ma roue arrière.
Nous n’avons pas déjà fait 10 km qu’un type s’étale pas loin devant moi en glissant après un freinage un peu musclé… ça commence bien !
Je reste prudemment à l’arrière, la largeur des voies empruntées ne laissant pas de possibilité de remonter plus avant. D’ailleurs, les policiers à chaque intersection, veillent au grain… Gare à qui s’écarte trop !

Une fois à Wenduine, nous faisons face au vent, pour rejoindre en direction du sud la ville d’Ostende en longeant la côte, sans jamais voir la mer d’ailleurs, les digues ici étant bien réelles ! Je me sens un peu plus en sécurité et lorsque je vois qu’un petit groupe n’est pas loin devant, je fais l’effort pour gagner quelques secondes et me dégourdir les jambes.
Déjà Ostende. Nous sommes brinqueballés durant ce passage en ville qui nous fait traverser maintes et maintes fois les routes, passer sur des ponts, dans des souterrains. Tantôt c’est l’arrêt au feu rouge impératif, tantôt nous passons au rouge dans un carrefour sécurisé… Rester concentré, toujours !

Enfin nous sortons d’Ostende ; c’est là que nous devons bifurquer vers l’Est et donc que nous devrions avoir un vent plus favorable. Que nenni ! Mon compteur a beau confirmer que nous roulons entre Sud-Est et Est, le vent est toujours là. Nous avons parcouru environ 38 km, et nous n’avons que 28 m de dénivelé positif !!!
De nouveau ce sont de longues lignes droites sur des petites pistes cyclables, parfois directement sur la partie droite de la chaussée, parfois matérialisées sur les trottoirs, parfois encore sur des pistes séparées de la chaussée. Pour qui ne connaît pas, il faut être très attentif. Au bout de 40 km, c’est la seconde gamelle de la journée, et ça se rapproche de moi : un gars situé 2 rangs devant moi ne fait pas gaffe à un décrochage de la piste sur la droite, fait un tout droit à pleine vitesse dans l’herbe, bien sûr dérape dans la boue et revient à la perpendiculaire de la piste percuter quelques malheureux. J’esquive de justesse, ça commence à faire beaucoup en quelques semaines entre les chutes et celles évitées de peu !
C’est le moment choisi également par la pluie pour faire son apparition… les nuages menaçaient depuis Ostende. Pour l’heure pas grand-chose, quelques gouttelettes, sans suite. Ouf !

KM 56, nous arrivons à Torhout, lieu du premier point de contrôle et du premier ravitaillement. Je zappe le ravitaillement mais prends le temps de faire viser ma carte de contrôle. Heureusement les poinçonneurs vont au-devant des participants, car c’est noir de monde pour accéder au ravitaillement.
Je repars rapidement, et me presse un peu pour récupérer un petit groupe devant.
70ème km, alors que nous sommes dans le contournement de Roeselare, c’est la douche froide, bien drue, bien fraîche, qui trempe les vêtements et glace les os. 10 minutes à ce régime et je commence à m’inquiéter. La veille j’ai vu la pluie tomber sans discontinuer durant des heures… !
Depuis le départ, je suis impressionné par le nombre de cyclos que je croise en train de réparer une crevaison, en moyenne et sans mentir au moins 1 tous les km, souvent arrêtés à 2 ou 3… Le rythme des crevaisons s’intensifie dès lors plus encore. Je suis bien content d’avoir monté des pneus neufs pour limiter au maximum les risques de crevaison.

Nouvelle incongruité pour moi lorsqu’entre le 77ème et le 81ème km, la longue voie cyclable presque droite vers Moorslede est empruntée du côté gauche de la chaussée… Me voilà bien ! 2 de front maximum avec des kamikazes qui tiennent absolument à passer coûte que coûte, en prenant parfois le risque de mordre sur le bas-côté très boueux !
Je recule, recule et l’entrée dans Moorslede est épique, avec les voitures de face et des vélos à peu près partout ! Du grand n’importe quoi. Au moins en France, où nous n’avons pas tant de pistes cyclables, on peut rouler en liberté, sur de vraies routes !

108ème kilomètres, soit quelques horribles pistes cyclables et averses plus tard, nous arrivons au 2ème point de contrôle de Desselgem et ça dure un bon moment, le temps de faire de nouveau poinçonner la carte puis de parcourir le stand de ravitaillement ma foi bien fourni avec de quoi remplir les bidons, des gobelets d’Isostar prêts à boire et de quoi manger : morceaux de banane, gaufres, barres de céréales, pain d’épices etc…
Un petit coup de chiffon sur les lunettes et c’est reparti pour les dernières portions sans difficulté avant la première zone pavée.
Rapidement un bon petit groupe se reconstitue et nous continuons à rouler tantôt à droite, tantôt à gauche de la route et de plus en plus souvent heureusement sur des routes sans piste dédiée.

126ème km, c’est la découverte du premier secteur pavé, environ 2 km, bien long à mon goût… je n’ai pas la technique, je suis bien trop lent et plus ça va, plus je ralentis… Ca vibre de partout, j’ai beau avoir lu l’article de Cyclo Passion consacré au Tour des Flandres, dans lequel Johan MUSEEUW fait part de ses conseils, j’ai du mal à conserver les mains sur le dessus du cintre. Notre peloton se distend mais se reconstitue finalement pour aborder un peu plus loin le premier des 15 bergs !
laulesptitchouan
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Message par laulesptitchouan »

Les 15 bergs

130ème km : Den Ast (450 m, 5% moy, 11% max) – je ne l’ai presque pas senti, il est trop court et asphalté. Seul le passage au sommet nécessite un bon coup de reins. En haut, une pancarte indique que la prochaine difficulté se situe 28 km plus loin.

Au 145ème km, c’est dans une usine de la zone d’activités d’Oudenaarde qu’a été aménagé le parcours du 3ème ravitaillement de la journée. Nouveau coup de poinçon sur la carte de route, quelques morceaux de banane et de pain d’épices et c’est reparti, vent pleine face désormais. Le groupe du moment est vraiment trop lent, je m’en vais seul récupérer les unités ou petits groupes sur une bonne douzaine de km, jusqu’à la difficulté suivante.

158ème km : Kluisberg (925 m, 6,8% moy, 14% max) – berg abordé après un long raid solitaire en ayant seulement récupéré dans un groupe sur les 2 derniers km, je produis mon effort en danseuse un peu trop tôt au bas de la côte, je suis obligé de me rasseoir au beau milieu du plus fort de la pente, pour en remettre un petit coup au sommet, avant de tourner à droite. Une belle descente s’ensuit qui permet de se refaire une santé. Le vent devient de nouveau plus favorable.

164ème km : Knokteberg (1100m, 8% moy, 13% max) – on le voit de loin, ce berg encore asphalté, mais on n’en voit pas la fin. J’accélère au bout de 200m de pente, déclenchant les cris d’un flamand derrière moi. Je tiens bien en danseuse, mais un virage légèrement à droite me fait découvrir le plus fort de la pente… Je serre les dents et je passe à l’énergie. Pour l’instant tout va bien, la suite va être plus délicate !

171ème km : Oude Kwaremont (2200 m, 4% moy, 11,6% max) – pas beaucoup de temps pour récupérer, nous voici dans le « Vieux Quaremont », une longue montée pas très raide, mais, après un début sur revêtement asphalté, on aborde la première montée pavée… et là, c’est une autre histoire ! avec la pluie et la boue, les pavés (dont le dessus est rond, ce qui n’arrange rien) sont particulièrement glissants. Je voudrais bien, comme me l’a appris l’article de Cyclo Passion, passer au milieu de la route, là où il y a moins de risques de chute… Mais si je veux conserver ma vitesse, je suis obligé de doubler ceux qui sont déjà au milieu… Et sur le côté, ça glisse à mort, la roue arrière part en travers. Je manque de me viander un bon paquet de fois, voyant en plus ma vitesse passer sous les 10 km/h sur quelques dizaines de mètres. Et 2200 mètres, c’est bien long à ce régime… Enfin, j’arrive au bout et c’est une belle route asphaltée qui me permet de récupérer les plus habiles qui m’ont largué ! Mais le pire est à venir !

175ème km : Paterberg (360m, 12,9% moy, 20,3% max) – belle pointe de vitesse sur ce parcours très roulant précédent le Paterberg. J’aperçois tout d’un coup un virage avec pas mal de spectateurs. J’ai à peine le temps de passer le petit plateau et grand bien m’en prend : c’est un mur que je trouve devant moi. Ca démarre bien, je me dis que ça va passer nickel. Mais pas de chance, j’arrive trop vite derrière un type qui se met à zig-zaguer… je me retrouve dans la barrière à gauche, que je me mets à agripper pour ne pas tomber, ni déchausser. Impossible de repartir, c’est bouché devant et ça passe sur le côté droit. Quand j’arrive enfin à repartir en me dressant difficilement sur le vélo, c’est la moto qui vient de passer qui s’arrête au milieu de la chaussée pour aider un gars qui s’est étalé. Damned ! Cette fois-ci, c’est à la barrière droite que je me cramponne.
Une bonne âme m’aide enfin à sortir du traquenard en me poussant et c’est passablement énervé que j’arrive en haut du berg, en râlant contre un pauvre gars qui manque de m’envoyer par terre en faisant un écart à droite !!

182éme km : Koppenberg (600m, 11,6% moy, 22% max) – le voilà, l’épouvantail du Ronde… je ne me fais pas surprendre dans le virage, je passe bien le début du berg, mais il y a vraiment trop de monde. Un coup d’œil vers le sommet me confirme qu’il sera impossible de passer : c’est bouché et les gars sont à pied plus haut.
Il y a du soleil, mais une ondée est passée il y a peu : les roues soulèvent des plaques de boue, tout le monde est crotté ! Impossible de passer au milieu, j’essaie de passer côté gauche, ça chasse à l’avant, à l’arrière, je vais finir par me vautrer… non, c’était limite ! J’essaie de contourner les obstacles, je me retrouve à droite, puis de nouveau à gauche et zut ! un type s’étale de tout son long sur les pavés, devant nous. Pied à terre !
Du coup, on fait comme les autres, on monte à pied. Même les cales glissent sur les pavés !
Je réussis à repartir à 150m du sommet alors que la pente s’est nettement atténuée. En haut, un cirque a élu domicile en prévision de la grande fête du lendemain, mais ce n’est pas le moment de s’y arrêter !

187ème km : Steenbeekdries (700m, 5,3% moy, 6,7% max) – la difficulté ici ce n’est pas la pente, d’ailleurs je n’en ai conservé aucun souvenir... Non, là je me fais dessus dans la descente en pavés située juste après le berg… ! La zone pavée est assez longue, avec une petite côte, puis une descente et la traversée d’une voie ferrée. Sur des pavés secs, pourquoi pas, mais quand c’est glissant ?! Bref, je me fais larguer par tous ceux que j’ai dépassé dans les montées précédentes !!

189ème km : Taaïenberg (530m, 6,6% moy, 15,8% max) - situé après le ravitaillement tracé encore une fois dans la cour d’une usine, ce berg pavé est difficile principalement en raison de la pente sur une cinquantaine de mètres à mi-pente.

194ème km : Eikenberg (1300m, 6,2% moy, 10% max) – cette zone pavée est longue et difficile pour qui ne maîtrise pas la technique… je commence à les maudire, ces pavés… Et pourtant, alors que d’autres se faufilent habilement sur les bas-côtés non pavés par endroits, je reste obstinément au beau milieu de la chaussée, jusqu’en haut ! Après tout, je suis venu là pour en bouffer des pavés, non ?!

209ème km : Molenberg (463m, 7% moy, 14,2% max) – ce berg, après un raide virage à gauche qui fait chuter la vitesse, est court mais sur des pavés rendus glissants par l’humidité l’exercice est délicat. Cela étant, je réussis à m’en sortir sans problème.

216ème km : Leberg (950m, 4,2% moy, 13,8% max) – sans difficulté particulière car asphalté, la partie pentue est très courte.

220ème km : Berendries (940m, 7% moy, 12,3% max) – celle-là n’est pas mal : c’est une bosse asphaltée, assez régulière et toute droite. Au plus fort de la pente, non loin du sommet, je dois me mettre en danseuse pour éviter de rester scotché, c’était pas mal embouteillé… !
Je dois continuer malgré un nouveau pépin technique, le sélecteur de vitesses de la cocotte droite fait des caprices… il devient très délicat de remettre du braquet, j’y arrive après 3 ou 4 tentatives à chaque fois, en essayant de procéder avec une grande délicatesse, contrairement à mes habitudes ! Pas de problème heureusement pour rétrograder. J’ai bien senti une pièce métallique tomber sur les pavés sur un secteur plat, mais je ne voyais pas ce que ça pouvait être…

226ème km : Teenbosse (450m, 6,9% moy, 8,7% max) – ce dernier berg asphalté situé en pleine ville à Brakel est court mais assez raide. J’ai encore quelques réserves qui me permettent de monter bien mieux que les autres, et encore assez de forces pour pester contre un type qui se met à zig-zaguer pour épater ses supportrices postées sur le côté, provoquant de sa part quelques insultes en flamand, une langue vraiment poétique (lol)…
Un peu plus loin avant la sortie de Brakel, c’est un dernier ravitaillement avec stand dégustation de Red Bull. Nous repartons rapidement pour trouver encore une belle côte, non répertoriée celle-là !
A ce moment précis, n’ayant pas compté les difficultés, je suis persuadé que l’on vient de franchir le dernier berg et que j’ai tout simplement loupé le Mur de Grammont, le nez dans le guidon ! Je m’en veux un peu…

236ème km : Kapelmuur (475m, 9,3% moy, 19,8% max) – Je ne l’attendais plus, ce Mur de Grammont, croyant l’avoir déjà passé sans faire attention. Nous constituons un peloton assez important et nous pénétrons en ville assez rapidement. Au détour d’un virage à angle droit à gauche, c’est la surprise, un raidard bitumé. Bien sûr, je n’ai pas passé le petit plateau, je suis sur la plaque (50x17). Impossible de changer le braquet, je monte péniblement en m’aidant du poids du corps à chaque coup de pédale. Dur, dur ! Un nouveau virage à droite, la pente s’adoucit un peu, mais pas suffisamment pour rétrograder. J’y arrive enfin en atteignant la zone pavée. Il était moins une !
Cette zone pavée, après un tel effort, c’est quelque chose, surtout qu’une averse récente a détrempé la chaussée. La route arrière glisse de droite à gauche et inversement. Dans l’avant-dernier virage, je suis irrémédiablement propulsé vers le trottoir droit, impossible de redresser ! Un ultime coup d’épaule me fait éviter finalement le trottoir, d’ailleurs j’en aurais été empêché par les nombreux spectateurs qui déjà tendaient leurs mains pour me repousser !
Dernier virage à droite et c’est l’arrivée sur l’esplanade où se trouve la fameuse chapelle. Je m’arrête pour pouvoir prendre une photo… avec toute cette pluie et l’humidité, l’objectif est complètement embué… Tant pis pour la photo, il y aura bien celle de l’organisation !

241ème km : Bosberg (980m, 5,8% moy, 11% max) - le dernier berg, et pas le plus facile. Entièrement pavé, assez pentu et régulier, il est rendu hardu par la vraie douche qui est en train de s’abattre sur nous. L’averse a débuté entre le Kapelmuur et ce dernier berg, et nous avons droit à de petits grêlons en plein milieu de la pente !
Ca ne dure pas bien longtemps. A peine arrivé en haut du berg, que j’ai très bien monté (la technique commence à rentrer !), le soleil fait sa réapparition pour la fin du parcours.

Il reste alors 12 km et je suis une nouvelle fois complètement trempé ; j’accuse le coup, j’ai un peu de mal à repartir et à appuyer sur les pédales. Environ 1 km après le Bosberg, 4 avions de chasse me dépassent et provoquent le déclic. Après avoir un peu tergiversé, et leur avoir laissé 250m d’avance, je me lance à leur poursuite. C’est bien agréable de rouler à plus de 40 km/h. Je commence à sentir l’écurie…
Une ultime maudite piste cyclable avant d’arriver dans Ninove, que nous traversons avec notamment une dernière zone pavée et c’est enfin la délivrance, avec sous nos yeux la ligne d’arrivée située à Merbeke, la même ligne d’arrivée que passeront les professionnels le lendemain après avoir effectué à peu de choses près le même parcours.

C’est ensuite le retour tranquille vers le Centrumlaan de Ninove. Un français m’aborde, il aura fallu terminer le parcours pour entendre parler français ! Il vient de terminer le circuit de 150 km et nous échangeons nos impressions sur cette épreuve. Dommage, je ne pense même pas à lui demander d’où il vient, la fatigue sans doute…
Changement express sur le parking puis je vais récupérer la médaille et le maillot RVV ainsi que mon diplôme, en fait un simple bout de papier non personnalisé (c’est un peu abusé, vu le prix d’engagement…) et c’est le retour, un peu au radar, sur Paris.

Je le referai bien volontiers, mais plutôt en groupe cette fois-ci, à moi de convaincre les possibles prétendants ;)

Les chiffres :
252,91 km - 1774 D+ - 09h15 - 27,32 km/h
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Laulau
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par Laulau »

Je lirai à midi...
Mon patron ne va pas être d'accord !
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Laulau
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par Laulau »

Superbe récit Laulesp ! Belle expérience...
ça me tenterait bien mais j'aurai trop peur de casser le vélo...
Ou sur le mulet alors ;)
Merci pour ton CR
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Denis
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par Denis »

Ca devrait passer avec le mulet! Et puis ça lui ferait une seconde jeunesse!
Bravo pour l'exploit en tout cas sur cette route de légende!
phiphi

Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par phiphi »

Bravo Laulesp :!: C'est un truc d'enfer qui cependant me tente depuis quelques années :!: Superbe CR, on si croirait, félicitations, sacré moyenne sur un tel parcours et avec un temps que seul " les flahutes " apprécie s'en doute :!: Aller, il reste encore Liège-Bastogne-Liège avec le fameux mur de Hui, pour l'arrivée je crois et la côte de la Redoute, si je ne me trompe pas. Et je pense que cela doit être au mois d'Août.
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Laulau
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par Laulau »

phiphi a écrit :Bravo Laulesp :!: C'est un truc d'enfer qui cependant me tente depuis quelques années :!: Superbe CR, on si croirait, félicitations, sacré moyenne sur un tel parcours et avec un temps que seul " les flahutes " apprécie s'en doute :!: Aller, il reste encore Liège-Bastogne-Liège avec le fameux mur de Hui, pour l'arrivée je crois et la côte de la Redoute, si je ne me trompe pas. Et je pense que cela doit être au mois d'Août.
Le mur de Huy, c'est la flèche Wallone ;)
Sur la doyenne, on arrive sur les hauteurs de Ans !
J'adore cette épreuve, faudra bien que je m'y colle un jour...
Tiens, ça pourrait être un beau projet pour 2011
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par laulesptitchouan »

Merci :!:
C'est un moment fort, à refaire... mais pas seul, c'est à partager à plusieurs!
Et Jean-Yves Lebouc, le président du club des Gentlemen d'Anjou que j'ai croisé ce samedi sur la Bernard Bourreau, m'a conseillé pour la prochaine fois de rester sur place le lendemain, pour assister au passage des pros dans le mur de Grammont
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Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par laulesptitchouan »

Laulau a écrit :
phiphi a écrit :Bravo Laulesp :!: C'est un truc d'enfer qui cependant me tente depuis quelques années :!: Superbe CR, on si croirait, félicitations, sacré moyenne sur un tel parcours et avec un temps que seul " les flahutes " apprécie s'en doute :!: Aller, il reste encore Liège-Bastogne-Liège avec le fameux mur de Hui, pour l'arrivée je crois et la côte de la Redoute, si je ne me trompe pas. Et je pense que cela doit être au mois d'Août.
Le mur de Huy, c'est la flèche Wallone ;)
Sur la doyenne, on arrive sur les hauteurs de Ans !
J'adore cette épreuve, faudra bien que je m'y colle un jour...
Tiens, ça pourrait être un beau projet pour 2011
Et voilà, le calendrier est déjà bien avancé pour 2011 :lol:
phiphi

Re: Sur les routes du Tour des Flandres cyclo

Message par phiphi »

tenez, quelques photos prises l'année dernière dans le mont Kemmel à 23%, durant le semaine fédérale à St Omer.
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Après l'effort, le réconfort . Nous n'étions chez " les chtis " pour ien, hein " biloute " !
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