Problèmes de santé ... suite et fin ?
Posté : 05 juil. 2010, 08:06
Vendredi 2 juillet ... Je souffre le martyr depuis presque deux mois , plus de jour, plus de nuits, plus de positions indolores que ce soit assis, debout ou couché, un calvaire.
Je me refuse à faire l'inventaire de tout ce que j'ai fait pour essayer de guérir.
J'ai un rendez-vous chez mon rhumatologue qui m'a prescrit l'IRM que j'ai subi dans la semaine qui précède.
Je souffre plus que jamais mais je pars plein d'espoir pour Saverne. Il va, à la suite de ce nouvel examen, déterminer enfin la source de mes maux, du moins je le crois. J'ai rendez-vous à huit heures.
Espoir déçu. le rhumatologue ne voit rien.
- non, Monsieur Develotte, je ne vois rien ...
- Mais ça ne peut pas durer plus longtemps, docteur. La souffrance est devenue insupportable !
Temps de réflexion du praticien ....
- Bon, je vais vous faire une lettre pour un neurologue de Strasbourg. Comme je sais le temps assez long nécessaire pour obtenir un rendez-vous et que je constate que vous ne pouvez plus attendre, je vais demander moi-même ce rendez-vous. Rentrez à la maison, je vous communique par téléphone le résultat de ma demande.
Mon attente sera courte.
- Vous pouvez avoir un rendez-vous en urgence aujourd'hui me dit la secrétaire du rhumatologue ... à 12 h 45, si ça va.
- Ca va, je prends ...
Je souffre au point que je ferai n'importe quoi. Il me reste à organiser mon voyage : Je dois être à Strasbourg dans deux heures pour cette nouvelle consultation, je ne sais pas exactement où se trouve le cabinet du neurologue, ma femme refuse de conduire dans les rues de Strasbourg devenue un inextricable dédale pour l'automobiliste depuis la mise en place des lignes du tram, et pour ma part, je suis dans l'incapacité de piloter une automobile.
Ma femme téléphone à mon neveu qui est en congé et qui consent à sacrifier ce que je pense être un début d'après-midi pour me conduire. (En fait, il sera mobilisé pour sa journée, mais je ne le sais pas encore)
Onze heures quinze. Cap sur Strasbourg. Ma douleur est insupportable car je n'ai plus d'antalgiques.
A douze heure trente, je suis dans la salle d'attente du neurologue. Je n'en peux plus. Je m'assieds, me relève, fais deux pas, me rassieds, me relève. Il est 12h 45, pas de neurologue. J'interroge une dame qui me fait face dans la salle d'attente. Elle m'apprend qu'elle avait rendez-vous à 12 h ! Je vais rendre l'âme ... Et je calcule qu'il me reste une heure d'attente !
Enfin, mon tour arrive, il est 13h 30. J'entre dans le cabinet du neurologue avec ma femme qui m'accompagne (pour le meilleur, et pour le pire, dit-on quand on se marie - ici c'est vraiment pour le pire!).
Je connais ce neurologue. Il m'a déjà opéré d'une hernie discale en 2004. C'est un homme d'un calme olympien, la cinquantaine solide ; Une calvitie du sommet du crâne, laissant une couronne de cheveux encore noirs lui donne un aspect d'homme de sciences.
Il m'examine longuement, note ses constats sur un dossier au fur et à mesure de l'avancement de ses réflexions, sans rien dire ... Silence pesant. Puis il passe en revue avec un soin méticuleux les documents que je lui ai soumis ; prend un cliché, prend des notes, passe à un autre document, reprend des notes, réexamine avec soin le scanner ...
- Qui a produit ce document ? me demande-t-il brusquement.
- L'hôpital.
- Bon, dit-il. Je me demande comment on peut être médecin radiologue et produire des documents aussi médiocres ! Il n'y a rien à voir là-dessus. Je ne vois rien ... Bon , vous allez aller à la clinique de l'orangerie, il vous feront un scanner convenable. Revenez vite, je n'ai pas besoin de l'analyse écrite du radiologue, ça ira plus vite ... Je vous attends. Il n'a pas pris son repas de midi - moi non plus, heureusement pour moi et pour la suite.
Sur ce, il prend le téléphone, sollicite pour moi un examen immédiat.
Et me voilà parti pour un nouveau scanner.
Mon neveu connaît Strasbourg, heureusement ; il nous faudra vingt minutes pour arriver à la clinique de l'orangerie.
Attente courte, retour chez le neurologue avec les nouveaux documents. Je suis arrivé à l'extrême limite du supportable, ma douleur est intense malgré l'antalgique que le neurologue m'a administré en catastrophe avant mon départ pour la clinique ...
Et me voilà de retour devant le praticien qui m'a consacré une partie de son après-midi.
Réexamen des documents, nouvelle auscultation, moue inquiète du praticien. Les réflexes dans ma jambe droite ont pratiquement disparu ... Je me tords de douleur.
- Bon, dit-il, je n'ai pas de certitude ; je soupçonne une hernie discale. Elle est à peine visible. Voulez-vous que je tente l'opération ? ...
- ... Je vous laisse juge, docteur.
- Dans votre cas, je ne puis vous garantir un résultat. Je pense réussir mais ...
- Mais, ose mon épouse, mon mari peut rester paralysé !
- Madame, il l'est déjà ... Si, après mon intervention, ça va un tout petit peu mieux, ça voudras dire que son nerf sciatique est dégagé et qu'il retrouvera sa mobilité ... Je veux bien tenter une intervention, mais je ne puis rien vous garantir quant à son résultat ...
Long silence.
- Alors, m'interroge le chirurgien, au bout d'un moment de silence pesant, la décision vous appartient.
- Docteur, je vous fais confiance. Opérez-moi ! J'ai tellement mal, depuis si longtemps, que je suis prêt à tout.
- Bon ... quand ? me demande le neurologue.
- Le plus tôt possible.
- Qu'entendez-vous par le plus tôt possible ?
- Lundi? ...
- Je peux faire mieux ! Aujourd'hui si vous acceptez.
............
Ca n'était pas prévu. Moi, qui étais venu pour une simple consultation.
Je me décide, inquiet.
- Bon, allons-y, dis-je d'une voix blanche.
L'homme de l'art décroche son téléphone, organise tout, fait les réservations, chambre, bloc opératoire, équipe chirurgicale ...
Il est seize heures. Je mets le cap avec mon escorte pour la clinique St Odile où pratique mon neurologue. La chaleur est accablante et ma souffrance atroce.
A dix-huit heures, après les préparations (electro-cardiogramme, analyse de sang, interrogatoires divers, douche à la bétadine etc ...) je suis sur le lit, conduit par deux infirmières. Les plafonds et murs défilent. On me transfère sur le billard ; à vingt heures, la messe est dite. A vingt deux heures, je suis revenu dans ma chambre. Service TGV. (TGV des bons jours car les TGV sont bien souvent en retard).
Le lendemain, samedi, j'ai le bonheur de ne plus souffrir qu'un peu ...
Je marche, en claudiquant, bien sûr, mais je marche ; la douleur s'est atténuée. L'espoir est revenu.
Dimanche, je suis autorisé à regagner mes pénates.
Aujourd'hui, lundi, je suis en mesure de faire un récit devant mon ordinateur ; je souhaite en être à l' épilogue.
Un peu de temps et de patience encore et bientôt j'espère revenir à cet instrument divin appelé bicyclette.
PS : J'ai été bien long (et j'ai fait des raccourcis !) ; je vous prie d'accepter mes excuses pour cette logorrhée sans intérêt, un peu incertaine quant au style et à l'orthographe car je suis encore sous le le joug d'une anesthésie générale et d'antalgiques. Elle a l'unique mérite d'expliquer mon inhabituel silence de trois jours.
Je me refuse à faire l'inventaire de tout ce que j'ai fait pour essayer de guérir.
J'ai un rendez-vous chez mon rhumatologue qui m'a prescrit l'IRM que j'ai subi dans la semaine qui précède.
Je souffre plus que jamais mais je pars plein d'espoir pour Saverne. Il va, à la suite de ce nouvel examen, déterminer enfin la source de mes maux, du moins je le crois. J'ai rendez-vous à huit heures.
Espoir déçu. le rhumatologue ne voit rien.
- non, Monsieur Develotte, je ne vois rien ...
- Mais ça ne peut pas durer plus longtemps, docteur. La souffrance est devenue insupportable !
Temps de réflexion du praticien ....
- Bon, je vais vous faire une lettre pour un neurologue de Strasbourg. Comme je sais le temps assez long nécessaire pour obtenir un rendez-vous et que je constate que vous ne pouvez plus attendre, je vais demander moi-même ce rendez-vous. Rentrez à la maison, je vous communique par téléphone le résultat de ma demande.
Mon attente sera courte.
- Vous pouvez avoir un rendez-vous en urgence aujourd'hui me dit la secrétaire du rhumatologue ... à 12 h 45, si ça va.
- Ca va, je prends ...
Je souffre au point que je ferai n'importe quoi. Il me reste à organiser mon voyage : Je dois être à Strasbourg dans deux heures pour cette nouvelle consultation, je ne sais pas exactement où se trouve le cabinet du neurologue, ma femme refuse de conduire dans les rues de Strasbourg devenue un inextricable dédale pour l'automobiliste depuis la mise en place des lignes du tram, et pour ma part, je suis dans l'incapacité de piloter une automobile.
Ma femme téléphone à mon neveu qui est en congé et qui consent à sacrifier ce que je pense être un début d'après-midi pour me conduire. (En fait, il sera mobilisé pour sa journée, mais je ne le sais pas encore)
Onze heures quinze. Cap sur Strasbourg. Ma douleur est insupportable car je n'ai plus d'antalgiques.
A douze heure trente, je suis dans la salle d'attente du neurologue. Je n'en peux plus. Je m'assieds, me relève, fais deux pas, me rassieds, me relève. Il est 12h 45, pas de neurologue. J'interroge une dame qui me fait face dans la salle d'attente. Elle m'apprend qu'elle avait rendez-vous à 12 h ! Je vais rendre l'âme ... Et je calcule qu'il me reste une heure d'attente !
Enfin, mon tour arrive, il est 13h 30. J'entre dans le cabinet du neurologue avec ma femme qui m'accompagne (pour le meilleur, et pour le pire, dit-on quand on se marie - ici c'est vraiment pour le pire!).
Je connais ce neurologue. Il m'a déjà opéré d'une hernie discale en 2004. C'est un homme d'un calme olympien, la cinquantaine solide ; Une calvitie du sommet du crâne, laissant une couronne de cheveux encore noirs lui donne un aspect d'homme de sciences.
Il m'examine longuement, note ses constats sur un dossier au fur et à mesure de l'avancement de ses réflexions, sans rien dire ... Silence pesant. Puis il passe en revue avec un soin méticuleux les documents que je lui ai soumis ; prend un cliché, prend des notes, passe à un autre document, reprend des notes, réexamine avec soin le scanner ...
- Qui a produit ce document ? me demande-t-il brusquement.
- L'hôpital.
- Bon, dit-il. Je me demande comment on peut être médecin radiologue et produire des documents aussi médiocres ! Il n'y a rien à voir là-dessus. Je ne vois rien ... Bon , vous allez aller à la clinique de l'orangerie, il vous feront un scanner convenable. Revenez vite, je n'ai pas besoin de l'analyse écrite du radiologue, ça ira plus vite ... Je vous attends. Il n'a pas pris son repas de midi - moi non plus, heureusement pour moi et pour la suite.
Sur ce, il prend le téléphone, sollicite pour moi un examen immédiat.
Et me voilà parti pour un nouveau scanner.
Mon neveu connaît Strasbourg, heureusement ; il nous faudra vingt minutes pour arriver à la clinique de l'orangerie.
Attente courte, retour chez le neurologue avec les nouveaux documents. Je suis arrivé à l'extrême limite du supportable, ma douleur est intense malgré l'antalgique que le neurologue m'a administré en catastrophe avant mon départ pour la clinique ...
Et me voilà de retour devant le praticien qui m'a consacré une partie de son après-midi.
Réexamen des documents, nouvelle auscultation, moue inquiète du praticien. Les réflexes dans ma jambe droite ont pratiquement disparu ... Je me tords de douleur.
- Bon, dit-il, je n'ai pas de certitude ; je soupçonne une hernie discale. Elle est à peine visible. Voulez-vous que je tente l'opération ? ...
- ... Je vous laisse juge, docteur.
- Dans votre cas, je ne puis vous garantir un résultat. Je pense réussir mais ...
- Mais, ose mon épouse, mon mari peut rester paralysé !
- Madame, il l'est déjà ... Si, après mon intervention, ça va un tout petit peu mieux, ça voudras dire que son nerf sciatique est dégagé et qu'il retrouvera sa mobilité ... Je veux bien tenter une intervention, mais je ne puis rien vous garantir quant à son résultat ...
Long silence.
- Alors, m'interroge le chirurgien, au bout d'un moment de silence pesant, la décision vous appartient.
- Docteur, je vous fais confiance. Opérez-moi ! J'ai tellement mal, depuis si longtemps, que je suis prêt à tout.
- Bon ... quand ? me demande le neurologue.
- Le plus tôt possible.
- Qu'entendez-vous par le plus tôt possible ?
- Lundi? ...
- Je peux faire mieux ! Aujourd'hui si vous acceptez.
............
Ca n'était pas prévu. Moi, qui étais venu pour une simple consultation.
Je me décide, inquiet.
- Bon, allons-y, dis-je d'une voix blanche.
L'homme de l'art décroche son téléphone, organise tout, fait les réservations, chambre, bloc opératoire, équipe chirurgicale ...
Il est seize heures. Je mets le cap avec mon escorte pour la clinique St Odile où pratique mon neurologue. La chaleur est accablante et ma souffrance atroce.
A dix-huit heures, après les préparations (electro-cardiogramme, analyse de sang, interrogatoires divers, douche à la bétadine etc ...) je suis sur le lit, conduit par deux infirmières. Les plafonds et murs défilent. On me transfère sur le billard ; à vingt heures, la messe est dite. A vingt deux heures, je suis revenu dans ma chambre. Service TGV. (TGV des bons jours car les TGV sont bien souvent en retard).
Le lendemain, samedi, j'ai le bonheur de ne plus souffrir qu'un peu ...
Je marche, en claudiquant, bien sûr, mais je marche ; la douleur s'est atténuée. L'espoir est revenu.
Dimanche, je suis autorisé à regagner mes pénates.
Aujourd'hui, lundi, je suis en mesure de faire un récit devant mon ordinateur ; je souhaite en être à l' épilogue.
Un peu de temps et de patience encore et bientôt j'espère revenir à cet instrument divin appelé bicyclette.
PS : J'ai été bien long (et j'ai fait des raccourcis !) ; je vous prie d'accepter mes excuses pour cette logorrhée sans intérêt, un peu incertaine quant au style et à l'orthographe car je suis encore sous le le joug d'une anesthésie générale et d'antalgiques. Elle a l'unique mérite d'expliquer mon inhabituel silence de trois jours.