Pour denis ça devrait être vite fait... A peine le temps de mettre et chaussure et zou, il est déjà à la maison !
Pour moi, et bien j'ai fait le constat que je pourrais utliser l'argent pour partir des week end en famille au lieu d'essayer de progresser pour gagner pas grand chose alors que l'année dernière j'ai atteint ce que je ne pourrais peut être jamais rééditer, sinon encore à grand coups de sacrifice pour ma tronche...
Sinon je ferais un CR prochainement, lorsque mon humeur sera meilleure, mais là j'ai encore en tête que je serais absent encore le week end prochain...Et j'en ai assez de me casser le cul.
Pour ma deuxième Marmotte consécutive, j’ai voulu mettre tous les atouts de mon côté, pour tenter de faire bien mieux que les 8h54 de 2009.
Outre mes 2 kg de moins, j’ai largement axé mon entraînement sur du montagneux, et là où j'affichais un maigre bilan de... 4 cols avant la Marmotte 2009, je totalise cette année 34 cols parcourus entre mars et juin avec une participation sur quelques cyclosportives triées sur le volet, comme le Triangle du Doubs, les 3 Ballons ou l'Ardéchoise.
De quoi être serein au moment du départ, durant les 20 longues minutes d’attente dans le premier sas…
Sauf que… sauf que j’ai bien des motifs d’inquiétude également, comme ce poignet toujours douloureux et mal remis de l’entorse contractée sur chute à la Route Verte en mai… ou ce périnée constamment irrité, avec des lésions rendant l’assise souvent éprouvante au bout de quelques heures de selle.
Le programme des dernières semaines a été assez chargé, enchaînant les épreuves de longue distance, les 3 Ballons sur 205 km, puis l’Ardéchoise sur les 225 km du parcours des Sucs et, cerise sur le gâteau, le Défi des Fondus de l’Ubaye le week-end précédent, avec ses 253 km et ses 5600 mètres de dénivelé… une Marmotte d’avance, en quelque sorte… !
Après avoir croisé quelques connaissances, comme David ou Loïc, je suis donc assez fébrile, aux côtés de Laulau, dans l’attente du départ, donné avec une petite dizaine de minutes de retard.
J’ai pris une première résolution, cette année, celle de ne pas me mettre dans le rouge avant la première rampe du Glandon. C’est ainsi que je roulotte à une allure assez tranquille, un peu en retrait du peloton de tête, sur les quelques kilomètres qui nous séparent d’Allemont, laissant passer les fous furieux dont nombre seront à la dérive dans les premiers hectomètres du col du Glandon ! Puis la petite grimpette du barrage du lac du Verney passe comme une lettre à la poste.
Alors que je viens de passer mon petit plateau et que je m’apprête à entamer l’ascension du col du Glandon, je me fais une frayeur en évitant de justesse un gars qui a déraillé au milieu de la route et qui, ne m’ayant pas vu arriver, se met à la traverser pour se mettre à l’écart… Je l’évite de justesse !
Le col du Glandon m’avait fait très mal en 2009, j’ai bien étudié cette année le profil des différentes ascensions et j’essaie de jauger mes efforts en fonction du nombre de kilomètres et du pourcentage des pentes, sans faire monter mes pulsations au-delà des 166/167 bpm que je sais pouvoir tenir sur plusieurs km. Et ça fonctionne plutôt bien. Ce serait même parfait sans ce cliquetis désagréable de la cassette, lorsque je suis sur le 24 ou le 27 dents…
Au Rivier d’Allemont, je reste prudent dans la descente, afin de pouvoir entamer dans de bonnes conditions la seconde partie de l’ascension… Effectivement, j’arrive à reprendre plus vite de la vitesse dès que la pente perd en pourcentage, alors que l’an dernier j’étais resté scotché jusqu’au col.
Ca devient plus roulant au niveau du barrage de Grand Maison, j’en profite pour intégrer un groupe avec lequel je resterai jusqu’au sommet, que j’atteins en 1h44, bien mieux que les 1h51 de 2009.
Le moral est au beau fixe, comme l’an dernier j’aperçois Claudine qui m’encourage au passage du col.
L’organisation a annoncé l’arrêt du chronométrage dans la descente du Glandon. Je ne m’en plains pas, étant particulièrement mauvais dans cet exercice, surtout depuis ma chute à 58 km/h dans la première descente de la Route Verte !
J’essaie néanmoins de travailler un peu mes trajectoires, afin de ne pas perdre trop de temps. Au milieu d’une ligne droite à environ 2 km après le col, j’entreprends de ré-enfoncer mon bidon qui commence à s’extirper du porte-bidon avant… j’ai à peine lâché les freins, que je prends d’un coup 5 km/h, j’ai à peine le temps de freiner par 4 pressions sèches successives, entraînant à chaque fois un petit dérapage de la roue arrière, et j’évite de justesse la sortie de route alors que je me voyais déjà dans le décor !
Rien de tel pour annihiler toute excès de zèle de ma part, si besoin était… J’ai dès lors l’impression de chasser de la roue arrière dans tous les virages…. 30 mn pour descendre le Glandon, c’est tout simplement catastrophique !
J’ai une seule idée en tête en arrivant à St-Etienne-de-Cuines, pour entamer la longue transition dans la vallée de la Maurienne, avant d’attaquer le Télégraphe : trouver un bon peloton. J’en oublie de me ravitailler correctement, tout à mon objectif de reprendre le petit groupe qui s’est aggloméré devant moi au bas du Glandon. Au bout de 3 km, je peux intégrer ce groupe qui ne progresse pas très rapidement. Il est vrai que l’atmosphère est étouffante. C’est une partie du parcours que je n’aime vraiment pas, avec cette circulation et l’impression de rouler sur une autoroute.
J’ai une bizarre impression, depuis quelques minutes, peut-être renforcée par mon virage loupé dans la descente du Glandon, celle de sentir que le boyau arrière se dégonfle… j’essaie de me contorsionner pour examiner en roulant la roue arrière, mais rien ne vient corroborer ce sentiment, à part les vibrations dans la roue. Rémy, qui revient dans un gros peloton derrière, me confirme que le boyau est normal, alors que j’avais déjà prévu de m’arrêter au bas du Télégraphe pour réparer au besoin !
Après avoir traversé une zone de turbulences au petit ravitaillement de St-Michel de Maurienne – il y en a qui font vraiment n’importe quoi ! – c’est parti pour les 12 km d’ascension du col du Télégraphe. Le profil me convient pourtant bien, mais je vais mettre toute la première partie à trouver mon rythme… Je retrouve là Jean-Paul, lorrain d’origine et auvergnat d’adoption, rencontré une semaine plus tôt sur le DFU, qui va m’aider involontairement à éviter de trop gamberger en calquant ma progression sur la sienne. Je ne peux rien faire pour suivre les quelques connaissances qui me dépassent, comme Cédric et Stéphanie – et encore elle n’était pas bien ! – ou encore Rémy ou Sonny. J’égrène les bornes kilométriques, j’arrive juste à reprendre un peu le dessus dans les 3 derniers km. S’il n’y avait pas ce fichu feu rouge à quelques encablures du sommet, sévèrement gardé par la maréchaussée, tout irait même pour le mieux.
Je m’arrête au point d’eau du Télégraphe pour remplir mon bidon d’eau fraîche, sans rester aussi longtemps que l’an dernier, mon compteur indique 4h00 tout rond, contre 4h13 en 2009. Nous sommes à mi-chemin, tant en km qu’en dénivelé, l’objectif de 8h00 à ce moment m’est encore accessible.
Après une descente prudente et la traversée pénible de Valloire – comment peut-on faire passer 7000 cyclistes sur des routes aussi mauvaises…. ? – c’est reparti pour les 17 km d’ascension vers le col du Galibier. Je retrouve dès la sortie de Valloire un David à la peine, perclus de crampes me dit-il, puis je zappe le ravitaillement des Verneys, voulant absolument gagner du temps. J’ai d’ailleurs pré découpé quelques barres énergétiques et mis des tubes de gel dans mes poches, pour éviter de m’arrêter trop souvent. J’ingurgite difficilement un bout de barre et je poursuis ma route vers le Plan Lachat, où j’ai prévu une halte au point d’eau.
Cette portion est redoutable, malgré le profil plus ou moins accentué, la route est linéaire, il y a un peu de vent et le soleil tape toujours très fort. Bref, je traîne ma misère et je suis bien content de trouver au Plan Lachat une bonne bouteille de cola pour me désaltérer !
Bizarrement, les 8 derniers km du Galibier, réputés être les plus durs, passent beaucoup mieux, peut-être l’effet de la montée en lacets, mais également sur les 5 derniers km, où je regagne environ 2 km/h, le résultat de la petite ondée qui passe sur nos têtes, et qui fait vraiment du bien ! Loïc, que je croyais loin devant - sans doute aura-t-il eu des pépins mécaniques - me double en me disant que ferai largement moins de 10h (dans le sas de départ, j’avais lancé sous forme de boutade que j’en aurais pour 10 heures !) Puis, je retrouve Jean-Paul, le dépasse et ne le reverrai plus jusqu’à l’arrivée.
Le sommet du Galibier, avec ses parois et congères enneigées, est vraiment magnifique. Une attention soutenue est cependant nécessaire pour ne pas mettre ses roues sur les nombreux silex qui jonchent la route sur les derniers lacets.
Je bascule au col du Galibier en 5h46, rejoint peu après par Rémy, et je vais commettre une erreur lourde de conséquences un plus tard dans l’Alpe : je ne m’arrête que quelques secondes pour manger un nouveau bout de barre énergétique et boire une gorgée d’eau… La raison aurait voulu que je prenne le temps de m’alimenter correctement, en vue de la dernière ascension de la journée. Au lieu de cela, je repars prudemment dans la descente, très longue, menant à Bourg d’Oisans via le col du Lautaret et la série de tunnels plus ou moins éclairés de la vallée de l’Oisans.
Je n’essaie même pas de suivre ceux qui me dépassent dans les nombreux lacets entre le Galibier et le Lautaret, mes trajectoires sont par trop hasardeuses. J’ai même du mal à suivre sur les portions moins techniques, une fois le Lautaret passé…
Mais il y a pire… le reste de la descente, et les nombreux toboggans, cela fait bien une quarantaine de km, c’est beaucoup trop long pour se permettre de rouler seul ; il faut donc que je trouve un groupe afin de bénéficier de l’aspiration et d’une certaine émulation… En 2009, mon développement de 50x13 était trop court pour suivre le rythme : j’ai donc prévu cette fois un 52x12. Mais c’est autre chose qui vient contrarier mes intentions à ce moment : impossible de mettre du poids et de la puissance dans le pédalage, l’assise est beaucoup trop douloureuse, les pansements, avec la chaleur ont dû bouger ou comme cela arrive parfois se détériorer. La douleur est intenable, je me tords dans tous les sens pour trouver le bon positionnement et je dois laisser filer le peloton qui s’était formé au bas du col du Lautaret et avec lequel j’aurais bien voulu rallier Bourg d’Oisans…
Las, je ferai les 30 km restants seul, accompagné un temps d’un autre gars que je ne pourrai relayer aussi souvent qu’il l’aurait souhaité, je lui fais perdre trop de temps dans les portions roulantes. Je préfère ralentir, d’autant plus que plus on descend vers Bourg d’Oisans, plus la chaleur se fait sentir, j’ai le sentiment d’être littéralement oppressé !
Je m’arrête une nouvelle fois au ravitaillement de Bourg d’Oisans pour avaler un verre de cola et un quartier d’orange, sans penser encore à manger du solide.
Mon compteur indique 6h58. Si je n’étais pas complètement claqué, ça me laisserait l’espoir de faire un temps correct, mais l’ascension promet d’être délicate, tant je me sens écrasé par la chaleur et la fatigue !
Je pars à l’assaut de l’Alpe la fleur au fusil, à un bon rythme, que je vais maintenir… 500 mètres ! Puis je ne verrai plus le jour jusqu’au sommet ! Complètement vidé, sans force, probablement du fait de ne m’être pas assez ravitaillé depuis le départ - une seule barre énergétique et un quartier d'orange, je n'ai pas touché aux gels... - et, de surcroît, ne supportant pas la chaleur excessive.
Je ne pense qu’à une seule chose : assurer le tour de pédale à venir à une vitesse suffisante pour ne pas tomber ou mettre pied à terre ! Le capteur de puissance annonce des valeurs inférieures à 200W, alors que dans le Glandon, elles étaient autour de 300 et dans le Galibier autour de 240.
La montée me semble interminable. Je repère après un des premiers virages à gauche un Loïc à l’arrêt, une roue à la main, yeux dans le vague, qui semble ne pas comprendre ce qui lui arrive, je me surprends à lui lancer un « y’a des jours comme ça » - je me demande si je le dis pour lui ou pour moi d’ailleurs.
10 fois, 20 fois dans la montée, je pense à renoncer, descendre du vélo – dans l’un des virages, je stoppe net le geste de retirer la chaussure de la pédale, c’était limite ! – à appeler Karl qui doit déjà être arrivé pour qu’il vienne me chercher. Pfff, ce serait pas très glorieux, allez, on continue !
Je pense à Christian Haettich, que j’ai salué dans le Glandon et qui, sans jamais se plaindre, va au bout des épreuves auxquelles il participe à la force de sa seule jambe et de son seul bras droits… la semaine précédente dans l’Ubaye, il nous a donné à tous une leçon de courage en terminant l’ascension de la Bonette sous l’orage, la pluie et la grêle…
Le compteur oscille entre 7 et 9 km/h le plus souvent, je calcule le nombre de virages restants, le nombre de mètres de dénivelé à parcourir jusqu’à l’Alpe…
Je trouve encore le réflexe de me mettre en danseuse, malgré mon poignet douloureux, pour les photographes à 3 km de l’arrivée, puis je reprends un peu de poil de la bête aux abords de la station. Un dernier effort et c’est la délivrance…
Le chronomètre à l’arrivée tombe en panne pile au moment où je pose le regard dessus : il me semble avoir vu 8h38. Mon compteur indique tout juste 8h27. Le gain par rapport à l’an dernier est infime, c’est une grosse déception, mais cela confirme que dès lors que les pentes dépassent un certain seuil en pourcentage et kilométrage, moins je suis à l’aise.
Sur le coup, je me dit : « plus jamais ça », je me jure que l’on ne m’y reprendra plus à m’aligner sur une épreuve comme celle-là… Mais le virus m’a pris définitivement. Comme tout cyclosportif qui se respecte, je n’ai qu’une idée en tête, faire mieux la prochaine fois...
Qu'une envie en arrivant le jeudi, aller rouler pour reprendre le pédalage en montagne. La vitesse à laquelle j'évolue dans les pentes à 10% pour se rendre à Vaujany me permet de me dire que ça devrait bien se passer le samedi. Mon objectif étant de laisser le moins de forces possible dans l'ascencion du Glandon et éviter tout chasse dans la vallée de Maurienne.
Le col du Sabot reste un grand souvenir pour lequel je ne profiterais pas totalement puisque je reçoit un SMS d'un gars du team qu'il faudra que j'aille chercher à Grenoble...Dans la montée vers Villars Reculas je n'attends pas Laulau, sinon je rentrerais très tard ensuite...Je m'amuse quand même à doubler par la droite, les gars qui roulent au milieu de la route, je les enrhume...
Le samedi tout se passe pour le mieux, j'ai envie de voir au barrage d'Allemont le long flux de cycliste dans les virages de cette première montée qui m'a été difficile d'aborder les 2 années précédentes. Là je me balade....
Montée du Glandon pareil, je prends les devants pour monter à ma vitesse, ne pas subir les autres, donc à un rythme raisonnable quand même. Ca a l'air de convenir à tout le monde. Malgré tout à 2 reprises ça accélère en étant bien situé je reviens une première fois et je basculerais le Glandon avec 20-30 secondes de retard sur le paquet de tête.
Pas de panique, ce Cannondale fait des merveilles, sans forcer mon pilotage je jauge facilement mon retour sur le peloton, ne prends aucun risque. Je double Magda, puis ensuite me retourne pour savoir où elle est...et je manque de louper un virage au milieu de la pente... C'était de l'herbe derrière, mais il faut que je garde tout ma conscience pour moi. Je reviens sur la tête, je passe peu à peu les gars sans forcer et je recommence à prendre mon pied en descente...
Je passe au retour du chronométrage en tête de la MARMOTTE, moi ! C'est déjà ça de gagner !
Mais ensuite ça ne roule pas, la chaleur est déjà bien pesante, au lieu du 50 de moyenne de l'année dernière nous roulons à peine à 30...
Je perdrais déjà du temps à cet endroit...
Puis viens la montée vers Valloire, je ne me fait lourder qu'après plusieurs klm malgré ma vitesse supérieure à l'année dernière. Un petit groupe se fait avec Ma gda devant, je recolle, je saute, je recolle, je resaute...Bizarre seul à 15 secondes je tiens le rythme et dès que je suis dans les roues je pète...
C'est donc avec 15 secondes de retard que je me ravitaille à la sortie de Valloire...J'arrive à Plan Lachat ou je dose ceux qui arrivent derrière, pas de groupe, tous éparpillés, comment un peloton de 7000 gars peuvent ils être ainsi répandus ?
Tant mieux je pourrais doser mon effort à ma main, mais plus les klm passent plus j'ai envie de vomir, je me sens mal un première fois, mais je me dis que puisque il me faut lâcher mon objectif de 6h35, il ne faut pas que je perde tout.
Je profite du paysage qui restera gravé dans ma mémoire. J'ai aussi une grosse pensée pour mon beau père que je ne manque pas de saluer. Mon histoire avec le Glandon et le Galibier c'est grâce à lui.
Je me moque bien des photographes....Je fini par basculer dans la misère ce Galibier, avec des images plein la tête ainsi que les odeurs de la neige...Et oui je me suis fait la réfléxion, l'été la neige à une odeur que nous ne sentons pas en hiver lorsqu'il fait froid....
Au sommet je suis absolument seul, inquiet pour la descente vent de face et le retour vers Bourg d'Oisans, je rejoins un gars, puis soudainement, je suis pris de crampes sur l'adducteur gauche. Relever la jambe pour pédaler me fait hurler de douleur....Alors je ne pédale plus jusqu'a ce que ça passe....Bizarremment ça remonte un peu et je peux le faire....Enfin la jambe droite est terminée, ce n'était pas facile de prendre les virages à droite avec la pédale en bas.
Je rattrappe le gars qui m'avait plus ou moins entendu et attendu, puis nous rejoignons 4 autres gars....Puis c'est au tour de la jambe gauche....Même procédé je ne pédale plus et j'attends que ça passe....Pas le choix !
Nous arrivons donc au pied de l'Alpe, ensemble, je suis le seul qui ne va s'arrêter au ravito. La chaleur et le manque de vent me plombent et je trainerai ma misère....Passer sous les 7 heures est encore faisable...Le pente affiche entre 9 et 10%. Je suis à 10km/h je commence à compter combien me faudra t'il pour arriver la haut. 10km/h c'est mauvais, il faudrait 12...Le jeudi dans les 10% j'étais à 15km/h...
Je pensais qu'après la Garde la pente serait moins forte....et bien non, je relance à chaque "replat". Je ne dois pas être si mal que ça puisque presque personne ne me dépasse...Ca me rassure un peu sur ma condition qui ne doit être si mauvaise que ça....
Je me demande ce que je fout là, j'ai à l'esprit que je pourrais passer des weed end avec les enfants au lieu de m'accrocher à essayer de faire mieux ce qui est déjà bien et pour beaucoup une grosse perf. Marre de viser des objectifs, pas besoin de ça, pas besoin de cette fausse gloire, de me montrer plus fort que d'autres, je veux être moi même.
Je repasse la plaque sur le dernier klm, je suis bien, même très bien, j'incrimine donc la chaleur, au compteur 6h58, a celui de l'organisation 7h00. Ouf c'est déjà ça de sauvé !
PLus qu'à attendre les copains pour qui j'espère ça se passera bien aussi. Comment va Laulesp ? Lui qui surmonte ses douleurs physiques !
Je vais prendre ma douche, aupraravant j'ai un gros coup de blues en pensant à ma femme, je me demande pourquoi je m'inflige ça, je n'ai envie que de cyclotourisme, de m'effacer, de ne plus entendre parler de mes performance pour lesquelles je ne retire auncune fierté particulière.
Bref marre du milieu du vélo, marre des déplacements, mais pas marre des copains, des paysages, de ma santé...Au fond de moi j'apprécie la chance que j'ai.
Virage 21 de l’Alpe d’Huez, dernière difficulté de la journée, mon compteur affiche 40°C, je reviens sur Romain Boudot qui me semble être en difficulté… J’arrive à ses côtés et constate qu’il est au téléphone, il est trop facile et il vient de percer pour la seconde fois de la journée ! Je lui fais part de ma détresse, c’est ma 3éme Marmotte et sans doutes la dernière, c’est trop dur, on ne m’y reprendra plus, je n’ai plus rien à prouver, à quoi ça sert de se mettre dans des états pareils ?
Aujourd’hui, tout est différent, j’ai vraiment envie de revenir sur cette épreuve que je considère comme mythique. Oubliées les crampes, oubliés cette gène persistante au genou droit, cette envie de vomir qui m’a tenu en haleine deux heures durant après l’arrivée, cette fatigue générale ressentie après une telle débauche d’énergie. Je me projette déjà vers l’édition de 2011 ou l’objectif sera de passer enfin sous les 7h30, cette barrière qui est si proche et si loin à la fois !
Au départ de Bourg d’Oisans ce Samedi matin, je suis quelque peu inquiet, la douleur au genou que j’ai contractée lors de l’Ardéchoise s’est réveillée l’avant-veille lors d’une sortie en compagnie de Karl ; bon, ce n’est pas bien violent mais c’est là. Je me positionne dans le premier sas au milieu de tous les cadors, ça ne cause pas trop français.
Le départ est plutôt rapide, j’adopte mon propre rythme, inutile de se mettre dans le rouge sur ce tronçon qui n’aura que peu d’incidences sur le reste de la course. Ca passe à droite, à gauche, j’essaie malgré tout de ne pas perdre trop de terrain. Les 15km menant au pied du Glandon sont ainsi vite avalés, pas trop le temps de se poser de questions, les premières rampes, difficiles, sont là et c’est chacun pour soi !
Toujours difficile pour moi à prendre un rythme et très vite, je me retrouve à chercher mon braquet entre le 39/24 et le 39/27 ; c’est d’ailleurs la première fois que j’aborde la Marmotte avec le 39 dents en lieu et place du 38 (la différence est plus psychologique que réelle de mon point de vue). Cependant, les premières rampes se passent pas trop mal pour moi, je trouve rapidement ma place au sein de ce long peloton, les plus rapides sont déjà loin devant, les moins véloces à l’arrière. Au Rivier d’Allemont, j’aperçois Loïc Ménager sur le bord de la route en plein soleil, en train de réparer ; pas de bol mais je ne m’inquiète pas pour lui, je ne vais sans doute pas tarder à le revoir…
La descente qui suit le Rivier fait place à une rampe bien plus sévère mais je ne m’affole pas, je connais désormais ce passage et l’aborde sereinement sans me mettre dans le rouge à l’inverse des autres années et ça passe plutôt bien ; je sais que ce n’est pas très long et qu’il s’agit là du dernier passage délicat du col puisqu’après, la pente s’adoucit nettement et la fin du col est beaucoup plus abordable.
Passage au sommet avec 1h43 au compteur, un peu moins bien qu’en 2009 mais c’était prévu, j’avais fait des efforts que j’avais payé par la suite l’année dernière et j’avais décidé d’en garder pour le Galibier et l’Alpe cette année.
Sympa la descente sans chrono, moi qui pensait que ça ne changerait rien, j’ai nettement vu le changement de comportements des coureurs par rapport aux autres années et la prudence est de mise. Hormis un cycliste remontant à pied son vélo à la main, la roue avant en 8 et le cuissard abimé, rien à signaler si ce n’est une certaine sérénité ; l’année dernière, beaucoup de gars à fond m’avaient passés jusqu’à St Etienne de Cuines.
J’essaie malgré tout de ne pas trop perdre de temps en soignant mes trajectoires. Au milieu de la descente, au détour d’une relance plus accentuée, je suis arrêté net par une violente crampe derrière la cuisse gauche ! Incroyable, 50 malheureux km au compteur et déjà des crampes alors que je n’ai généralement aucun soucis de ce côté-là ; là, je ne comprends pas tellement, j’ai plutôt bu plus que de coutume et je n’ai pas forcé outre mesure. Je me dis que du fait de ma gène au genou droit, j’ai inconsciemment plus forcé du côté droit ; la sérénité que j’affichais jusque là laisse la place à de l’inquiétude, il reste encore beaucoup de km et je me vois mal arrivé au bout avec des crampes si tôt. Du coup, je me laisse aller jusqu’en bas sans trop en remettre, je suis déjà en train de gérer ma course.
A St Etienne de Cuines, l’objectif est de prendre un groupe rapidement pour attaquer la remontée de la vallée de la Maurienne jusqu’à St Michel.
De 5-6 unités à la sortie de St Etienne, notre groupe va vite s’étoffer avec le retour d’autre coureurs ainsi que la reprise d’autres un peu plus devant. C’est ainsi que je fais la connaissance avec Romain Boudot qui est revenu de l’arrière suite à une crevaison avant l’entame du premier col. Je me place dans les roues, l’objectif de ce passage peu agréable et de se restaurer et de ne pas faire trop d’effort, et ce d’autant plus pour moi que j’ai à l’esprit cette vilaine crampe inattendue ! J’ai l’impression que ça roule moins vite que les autres années, les hollandais se mettent à la planche pour nous emmener mais ce n’est pas trop soutenu ; je participe également à la fête en prenant un relais peu avant St Michel, ça sera tout pour aujourd’hui ! Verdict du chrono, 5 minutes de débours à l’entame du col du Télégraphe par rapport à 2009 mais toujours en avance sur mon temps de 2008.
Le Télégraphe est un col assez régulier autour de 8%, je l’attaque prudemment sans trop forcer, je ne sais pas comment vont répondre les jambes après l’alerte crampes. Je n’essaie pas de suivre les plus rapides, je veux savoir ou j’en suis avant de mettre en route. J’adopte un rythme que je vais tenir jusqu’en haut sans soucis, je n’ai pas de douleur, tout est OK et la seconde partie du col me permet de reprendre quelques coureurs qui m’avaient lâché au pied. Je reprends même Yves Simon sur le haut, une vieille connaissance Icaunaise. Pas de ravitaillement pour moi en haut du Télégraphe cette année, j’ai décidé de m’arrêter au dessus de Valloires un peu plus loin, il y aura sans doutes moins de monde et je perdrai moins de temps. Là encore, j’ai perdu du temps par rapport à 2009 mais j’ai moins tapé dedans, je suis sur les bases de 2008 qui reste à ce jour ma meilleure performance sur cette épreuve (7h33 au final) ; tout est « sous contrôle » !
Descente vers Valloires, j’en profite pour boire et manger, Yves me repasse. Valloires, passage sur le tapis et c’est parti pour le majestueux Galibier, ce col qui me fait tant rêver. La première rampe à la sortie de Valloires est toujours aussi difficile, j’y redouble l’ami Yves avant de m’arrêter au Verney pour me ravitailler. Remplissage du bidon, quelques quartiers d’orange, quelques pâtes de fruit et c’est reparti. Je profite du replat qui suit, je sais que c’est le dernier moment de répit avant le sommet et j’ai trop en mémoire les difficultés que j’avais eu l’année dernière pour me hisser jusqu’à Plan-Lachat.
Cette année, il n’en est rien et je passe plutôt bien ce tronçon en reprenant une nouvelle fois Yves qui m’avait passé durant mon arrêt.
A partir de Plan-Lachat, on rentre dans un autre monde, la pente se fait plus rude, c’est toujours aussi magique, on surplombe ainsi toute la première partie du col, on se sent tout petit ! J’adore ce passage et malgré la souffrance, ce n’est que du bonheur que d’être là ; je n’échangerai ma place pour rien au monde. Au fur et à mesure de l’ascension, le souffle se fait plus court, le silence plus assourdissant, chacun est face à sa souffrance, à son rythme. Les km défilent, lentement, 8km, 6km, 4km, je reprends Pascal Guernut qui a pris un coup de chaud (il a déjà bouclé l’épreuve en moins de 6h45), il me dit ne plus avoir envie ; je l’encourage à ne rien lâcher ; la température baisse quelque peu, ça fait du bien, la neige se fait plus abondante sur les bas-côtés et d’ailleurs, sa fonte forme des petits ruisseaux sur la route ! Zut, va falloir nettoyer le vélo en plus. Je zigzague entre les gravillons qui ont été ramenés là par la fonte des neiges, ça serait trop bête de percer.
Dernier km, le plus difficile, il y a de plus en plus d’eau sur la route, je suis heureux !
Nouvel arrêt pour faire le plein du bidon d’eau, pour manger quelques quartiers d’orange et pour soulager un besoin naturel. Temps de passage similaire à 2008, ce n’est pas gagné, tout se jouera dans l’Alpe pour passer sous les 7h30 ! Grossière erreur, mais je ne le sais pas encore.
Descente du Galibier, je remonte les manchettes et je descends prudemment ; je ne suis pas très à l’aise, j’ai mal aux pieds, comme si mes chaussettes s’étaient mises en boules dans les chaussures ! Pas très agréable tout ça, et chaque secousse me rappelle à l’ordre.
Passage au Lautaret, je suis seul, je n’ai pas pu prendre les roues des 2-3 coureurs qui m’ont passé dans la descente. La descente du Lautaret n’est pas très pentue, va falloir se remettre à pédaler et je vais vite comprendre que ça ne sera pas une mince affaire pour moi…
En effet, dés mes premiers coups de pédale avec du braquet, les crampes se rappellent à moi au niveau des 2 jambes ! Rien à faire, impossible d’accélérer, impossible de pédaler même, je suis perclus de crampe et ce dés le haut de la descente du Lautaret. Du coup, je me laisse aller en roue libre en essayant malgré tout de pédaler souplement de temps en temps mais ce n’est vraiment pas évident. Des gars me doublent sans que je puisse prendre leur roue, j’ai vraiment la haine ! Au passage du village de La Grave, je suis même obligé de repasser sur le 39 dents pour avancer, incroyable, je n’ai pas vraiment d’explications à cet état, si ce n’est peut être le manque de sel ; en effet, on n’a pas de sel à l’appartement et cela fait 2 jours que l’on mange sans sel (d’ailleurs Karl aussi a souffert des mêmes maux !).
Peut après la Grave, je suis repris par un groupe ou figure Yves ; la pente étant plus accentuée, c’est plus facile pour moi à suivre, il y a moins d’efforts à fournir ; ça va tenir une dizaine de km ainsi mais à l’approche du barrage de Grand Maison , je vais me faire sortir comme un malpropre suite à une énième relance dans un coup de cul . Il me manque 50m pour basculer avec ce groupe et je finis l’ascension sur une jambe, la droite ne voulant pas faire 360° ! Je suis obligé de rétropédaler de la jambe gauche pour avancer, je crie de douleur et de désespoir !
Là, je me traine et je suis repris par un autre groupe 8km plus loin mené par une jolie Néerlandaise. Je me fais violence pour passer une petite bosse dans ce groupe et on bascule dans la dernière partie de la descente jusqu’au Freiney en Oisans. Là, il ne reste que du plat pour rejoindre le pied de l’Alpe, je gère la douleur, je ne suis pas trop inquiet pour la suite, je ne ressens rien dans les montées ! Bizarrement, j’ai hâte d’attaquer la dernière difficulté.
Pied de l’Alpe d’Huez, mon compteur affiche 40°C, une fournaise, pas un seul nuage pour cacher le soleil, ça devient une habitude, j’ai monté l’Alpe que dans de telles conditions que ce soit à la Marmotte ou en 2006 pour l’EDT.
Je fais tout le pied avec Romain, je trouve ça dur, comme d’habitude, je jure que je ne reviendrais plus, comme d’habitude…
A la Garde, je m’arrête pour m’asperger d’eau en mettant la tête sous le robinet d’eau, ça fait un bien fou. Je repars, Romain est déjà loin, c’est mieux ainsi, je peux monter à mon rythme sans me mettre dans le rouge pour le suivre. J’ai de nouveau Yves en point de mire, un bel objectif mais j’ai pas le courage de me faire encore plus mal et de plus, mes espoirs de 7h30 se sont envolés avec l’apparition des crampes ! A propos, pas de soucis quand il s’agit d’emmener 39/24 ou 39/27 !
Je ne réfléchis pas, je grimpe machinalement entre 9 et 12 à l’heure selon la déclivité du terrain, chaque coup de pédale me rapproche du but, je ne suis ni mieux, ni moins bien que ceux qui m’entourent.
Huez en Oisans, nouvel arrêt au ravitaillement, un militaire m’asperge à l’aide de son jet d’arrosage, j’en redemande, je suis trempé. Pascal me reprend à ce moment, repart immédiatement, je ne le retrouverai qu’à l’arrivée…
Quand à moi, je continue à gérer ma montée en revenant tout doucement sur Yves que je finis par passer peu avant le virage 2 . Je l’encourage à m’accompagner pour finir ensemble mais il n’a plus de carburant.
Arrivé dans l’Alpe d’Huez, pas le courage de relancer dans la ville, je me laisse aller jusqu’à l’arrivée, pas mécontent d’en finir dans un temps de 7h49 (7h42 de roulage) ramené à 7h22 sans la descente du Glandon pour une place de 494/5206 classés (7000 au départ). L’objectif n’est pas atteint malheureusement, faudra revenir en 2011, je ne lâcherai pas l’affaire !
merci de vos CR
pour denis? j'ai pas dû tout suivre..
karl j'ai pensé à toi cet après midi en passant par les saisies (en voiture) avec la vue magnifique sur une partie du mont blanc, le top et presque 30° sur les hauteurs 1500m environ mais j'ai profité du matin frais pour monter le cormet de roselend, juste une petite grimpée
alain celui de l'ain
Denis a écrit :Elle fait mal partout cette Marmotte...
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bonjour de fin d apres midi
ah bon la marmotte est pas sympa avec toi il faudra m'expliquer....
sinon pour les pyrénées c'est vrai que c'est agréable pour les cyclistes, sauf les "bêtes" en tout genre... remarque il y a beaucoup d'animaux sur ces régions qui attirent ces taons en particulier.
je connais plus la région d'argeles gazost que l'ariège mais ce point de départ permet de très belles montées, connues (tourmalet, soulor aubisque, luz ardiden, hautacam) que moins connues cirque de troumouse et port boucharo vers gavarnie, pont d'espagne et d'autres montées plus ou moins difficiles.
bonne fin de séjour.
alaindelain a écrit :merci de vos CR
pour denis? j'ai pas dû tout suivre..
karl j'ai pensé à toi cet après midi en passant par les saisies (en voiture) avec la vue magnifique sur une partie du mont blanc, le top et presque 30° sur les hauteurs 1500m environ mais j'ai profité du matin frais pour monter le cormet de roselend, juste une petite grimpée
alain celui de l'ain
Salut Alain,
C'est un beau coin pour monter un col... j'y étais il y a 10 jours, j'ai fait l'ascension par le col du Pré, depuis Villard/Doron et Beaufort... pas facile d'ailleurs le col du Pré après Arrêches... mais quelle vue sur le barrage et le lac ! Le reste de la montée par Méraillet en serait presque tout doux