Bonjour à tous.
Comme apparemment je suis pour l'instant celui qui a le plus de temps à vous faire perdre sur ce site, je lance un post nouveau dont le titre est explicite.
Le portrait est un genre littéraire à part entière et nous côtoyons tous des cycliste dont la personnalité mérite d'être dépeinte.
Aujourd'hui, je pense à Jean...
Jean vient d'aborder le cap des soixante ans et de la retraite. Il est élancé, fin, élégant, musclé comme tout sportif rêve de l'être.
Je l'ai surnommé "le bon samaritain" ... Cette allusion biblique est pleinement justifiée. Dans un groupe, c'est souvent lui le plus costaud. Caracole-t-il en tête du peloton pour se montrer ? Que nenni ; il veille, se laisse glisser en queue de peloton, puis au niveau du dernier qui peine. Il l'encourage, le soutient, le ramène dans le groupe après avoir repris la tête du groupe et demandé un petit ralentissement.
Que l'un de nous vienne à être victime d'une crevaison ou d'un incident mécanique ... Jean s'empare immédiatement de la machine malade pour lui prodiguer ses soins. Je tremble un peu à la pensée que Jean soigne ma délicate machine, car il faut le dire, ce mécano là ne fait pas dans la dentelle et sa débordante énergie peut faire craindre le pire. Je dois à la vérité de dire que le pire ne s'est jamais produit.
Je l'aime bien, mon ami Jean. Je ne suis pas le seul. Il fait l'UNANIMITE !
Amicalement,
RD
Portraits de potes.
-
Robert
- Messages : 26758
- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
- Contact :
-
Denis
- Messages : 19667
- Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
- Localisation : Digne les bains
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Il est sympa Jean!
-
Denis
- Messages : 19667
- Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
- Localisation : Digne les bains
- Contact :
Re: Portraits de potes.
A moi maintenant:
Mon copain le boulanger, il se leve à 2h30, mais des qu'il a fini sa derniere fournée de pain ou de fougasse au anchois (divine!) il enfile sa tenue "Brioches La boulangère" (eh oui!), et me rejoint de temps en temps. Il connait la région comme pas deux, et a toujours un circuit à me recommander, au kilometre près. Il est généreux dans l'effort, et au début de ma "carriere" cycliste, il grimpait puis venait me rejoindre pour m'aider à finir. C'est un inconditionnel du gros braquet ("moi j'aime la braquasse" me dit il), et je l'aime bien mon boulanger!!!
Mon copain le boulanger, il se leve à 2h30, mais des qu'il a fini sa derniere fournée de pain ou de fougasse au anchois (divine!) il enfile sa tenue "Brioches La boulangère" (eh oui!), et me rejoint de temps en temps. Il connait la région comme pas deux, et a toujours un circuit à me recommander, au kilometre près. Il est généreux dans l'effort, et au début de ma "carriere" cycliste, il grimpait puis venait me rejoindre pour m'aider à finir. C'est un inconditionnel du gros braquet ("moi j'aime la braquasse" me dit il), et je l'aime bien mon boulanger!!!
-
Robert
- Messages : 26758
- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Un autre portrait ...
(je suis hélas contraint de parler de mon ami Hubert au passé).
Hubert avait découvert le vélo à 60 ans révolu.
Bûcheron de son état, il en avait la force tranquille ; une silhouette athlétique, un caractère bien trempé, dur au mal, sans complexe. Il disait de lui-même qu'il était passé à côté d'une belle carrière de coureur professionnel.
Pour qui avait roulé avec lui en était rapidement convaincu. Une bête !
Lors de la première sortie annuel du club, on ne voyait Hubert qu'au départ ! Après, tout le monde renonçait à le suivre.
Il a participé pendant deux ans aux cyclosportives du coin, aux courses organisées par le club, toujours classé en tête de sa catégorie.
Il a cassé son coeur un jour du printemps 2007, dans une côte de "la meusienne". Son souvenir me poursuit et je pense souvent à lui quand l'envie de "forcer" m'effleure. Plutôt que devenir héros je reste sage ...
(je suis hélas contraint de parler de mon ami Hubert au passé).
Hubert avait découvert le vélo à 60 ans révolu.
Bûcheron de son état, il en avait la force tranquille ; une silhouette athlétique, un caractère bien trempé, dur au mal, sans complexe. Il disait de lui-même qu'il était passé à côté d'une belle carrière de coureur professionnel.
Pour qui avait roulé avec lui en était rapidement convaincu. Une bête !
Lors de la première sortie annuel du club, on ne voyait Hubert qu'au départ ! Après, tout le monde renonçait à le suivre.
Il a participé pendant deux ans aux cyclosportives du coin, aux courses organisées par le club, toujours classé en tête de sa catégorie.
Il a cassé son coeur un jour du printemps 2007, dans une côte de "la meusienne". Son souvenir me poursuit et je pense souvent à lui quand l'envie de "forcer" m'effleure. Plutôt que devenir héros je reste sage ...
-
Karlito
Re: Portraits de potes.
Ok avec toi, mais à la fois quelle belle mort ! Toujours trop tôt pour partir dans ces cas là, mais il a profité de la vie jusqu'au bout sans les humiliations ou les souffrances qui sont plus habituelles.
-
Robert
- Messages : 26758
- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Bonjour à tous.
Le mot de Phil que je viens de lire m'inspire un autre portrait de pote, avec lequel j'ai passé une semaine à Embrun, au mois de septembre.
Alain Chiffonnette.
C'est ainsi que ma femme l'a surnommé, avec une pointe d'envie, car elle déplore amèrement que ce surnom ne puisse m'être appliqué.
On le surnomme ainsi à cause de cet accessoire dont un exemplaire ne quitte jamais sa dextre habile. Il ne voyage jamais sans une dizaine d'exemplaires de cet instrument de travail. Il en a de toutes couleurs, que leur état d'usure réserve à un usage particulier :
Par exemple, la chifonnette- auto, la chiffonnette-carreaux, la chiffonnette-lavabo, et bien sûr, la plus neuve, le plus belle, le plus exempte de toute trace, j'ai nommé la chiffonnette-vélo.
Rien dont il est propriétaire et qui ne reluise de l'état du neuf !
Un jour qu'il revenait à l'appartement, une chiffonnette à la main, je n'ai pu me dispenser de lui dire:
- Alain, qu'est-ce que tu fiches avec ce truc à la main ?
- Ben, m'a-t-il répondu un peu gêné, j'ai essuyé la glace de l'ascenseur !
Ce boulot est normalement dévolu au gardien de l'immeuble, mais mon pote Alain frissonne à l'apparition de la moindre poussière.
Alors que nous étions sur le chemin du retour à casser la croûte sur une aire d'autoroute il m'a dit :
- Robert, demain, tu m'amènes ta bagnole. Je vais te l'astiquer, tu ne la reconnaîtras plus !
Alain a une maison entourée d'un gazon ; Vous tourneriez une semaine dans ce "green" que vous ne trouveriez par une seul trèfle ou pissenlit étranger, à faire pâlir tous les anglais de la création.
En résumé, un mec qui gâche complètement le petit métier de mari !
Le mot de Phil que je viens de lire m'inspire un autre portrait de pote, avec lequel j'ai passé une semaine à Embrun, au mois de septembre.
Alain Chiffonnette.
C'est ainsi que ma femme l'a surnommé, avec une pointe d'envie, car elle déplore amèrement que ce surnom ne puisse m'être appliqué.
On le surnomme ainsi à cause de cet accessoire dont un exemplaire ne quitte jamais sa dextre habile. Il ne voyage jamais sans une dizaine d'exemplaires de cet instrument de travail. Il en a de toutes couleurs, que leur état d'usure réserve à un usage particulier :
Par exemple, la chifonnette- auto, la chiffonnette-carreaux, la chiffonnette-lavabo, et bien sûr, la plus neuve, le plus belle, le plus exempte de toute trace, j'ai nommé la chiffonnette-vélo.
Rien dont il est propriétaire et qui ne reluise de l'état du neuf !
Un jour qu'il revenait à l'appartement, une chiffonnette à la main, je n'ai pu me dispenser de lui dire:
- Alain, qu'est-ce que tu fiches avec ce truc à la main ?
- Ben, m'a-t-il répondu un peu gêné, j'ai essuyé la glace de l'ascenseur !
Ce boulot est normalement dévolu au gardien de l'immeuble, mais mon pote Alain frissonne à l'apparition de la moindre poussière.
Alors que nous étions sur le chemin du retour à casser la croûte sur une aire d'autoroute il m'a dit :
- Robert, demain, tu m'amènes ta bagnole. Je vais te l'astiquer, tu ne la reconnaîtras plus !
Alain a une maison entourée d'un gazon ; Vous tourneriez une semaine dans ce "green" que vous ne trouveriez par une seul trèfle ou pissenlit étranger, à faire pâlir tous les anglais de la création.
En résumé, un mec qui gâche complètement le petit métier de mari !
-
Ghislain
- Messages : 156
- Enregistré le : 07 janv. 2009, 07:33
- Localisation : Suisse Romande
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Robert.... J'adore tes amis, et comment tu les décris. Splendide.
Tiens, cela me fait penser à une ancienne belle plume du forum commercial que nous fréquentions tous. Je veux parler de Guido Speier. Ah lala, quelle verve ce Guido. Je me demande bien ce qu'il est devenu.
Un jour il a écrit un carte postale à Eric.... en 2005 à la grande époque. Eric a un jour trouvé une carte signée Guido dans sa boite...
Tiens, cela me fait penser à une ancienne belle plume du forum commercial que nous fréquentions tous. Je veux parler de Guido Speier. Ah lala, quelle verve ce Guido. Je me demande bien ce qu'il est devenu.
Un jour il a écrit un carte postale à Eric.... en 2005 à la grande époque. Eric a un jour trouvé une carte signée Guido dans sa boite...
Le gars en noir tout devant, c'est moi pour une fois...
-
Denis
- Messages : 19667
- Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
- Localisation : Digne les bains
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Un autre portrait de "pote". Je le mets entre guillemets, car ce "pote" là, c'est mon beau père. Il a maintenant 75 ans, et fait encore du vélo de temps en temps sur son vieux vélo "Carré", son vieux groupe Campagnolo, son maillot en laine "Peugeot" collector et ses chaussures d'un autre temps.
Il courrait au Maroc, à Port Liautey, et en a claqué quelques unes (il m'a filé les articles de journaux de cette époque). Lui et son frère étaient tres forts, (comme les freres Schleck!)et ils n'hésitaient pas à dire les endroits ou ils allaient attaquer. C'était l'époque ou on tirait de la braquasse, et il n'avait pas hésité à se bricoler un plateau de 54 dents pour aller plus vite.
Le mieux c'est de le brancher vélo quand il est avec son frère, et là les anecdotes fusent, sans doute embellies par les années. Et puis alors si c'est pendant le repas familial du dimanche, c'est le top!!!
Il courrait au Maroc, à Port Liautey, et en a claqué quelques unes (il m'a filé les articles de journaux de cette époque). Lui et son frère étaient tres forts, (comme les freres Schleck!)et ils n'hésitaient pas à dire les endroits ou ils allaient attaquer. C'était l'époque ou on tirait de la braquasse, et il n'avait pas hésité à se bricoler un plateau de 54 dents pour aller plus vite.
Le mieux c'est de le brancher vélo quand il est avec son frère, et là les anecdotes fusent, sans doute embellies par les années. Et puis alors si c'est pendant le repas familial du dimanche, c'est le top!!!
-
Robert
- Messages : 26758
- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Mon ami Henri.
Un portrait en quelques touches car un épais volume de plus de deux cents pages serait insuffisant pour réunir l'ensemble des épisodes d'une vie si remplie.
De mon ami Henri, en plus d'une tonne de souvenirs, je conserve une sculpture métallique de plus de vingt kilos qu'il m'a offerte un jour, au retour d'une semaine fédérale. Henri était sidérurgiste et sculpteur à ses heures. Il maîtrisait l'acier comme il était capable d'imposer à sa petite carcasse les souffrances les plus invraisemblables. Une implacable maladie l'a enlevé à nous tous qui l'aimions bien.
L'hygiène de vie n'étant pas pour lui un souci majeur, un jour que nous randonnions et affrontions une de ces bosses à faire mourir un cycliste, il me dit dans un souffle, parlant des résultats de la dernière analyse de sang qui lui avait été imposée par la médecine du travail :
- Robert, mon sang, c'est du goudron !
Quand il ne roulait pas à vélo, il marchait. Durant l'hiver, il allait à pieds de son domicile aux aciéries de Pompey où il travaillait, soit une douzaine de kilomètres, aller et retour, de jour comme de nuit, par tous les temps. C'était un dur, Henri !
Il participait à toutes les épreuves difficiles dans son coin, de marche ou de vélo ; et s'il renonçait aux épreuves lointaines, ce n'était pas en raison des difficultés physiques imposées, mais en raison de leur coût, trop lourd pour un salaire d'ouvrier.
Sa boulimie d'efforts est illustrée par cette anecdote. Il en rêvait depuis longtemps : réaliser l'épreuve de marche Paris-Colmar ... et il l'a fait ! Mais à Colmar, il n'a pas pris le train pour rentrer chez lui : Il avait fait déposer son vélo et, après un petit repos chez un parent, il a sauté sur sa bécane .
Comme il le disait :
- Deux cents bornes à vélo, c'est rien !
Il est rentré en sang ! A quelques encablures de sa maison, il s'est littéralement endormi sur son vélo ! Je vous laisse deviner la suite !
J'ai appelé la sculpture qu'il m'a offerte ; "Ombre cycliste". Et dans mon petit bureau, l'ombre de mon pote Henri n'en finira jamais de planer ....
RD
Un portrait en quelques touches car un épais volume de plus de deux cents pages serait insuffisant pour réunir l'ensemble des épisodes d'une vie si remplie.
De mon ami Henri, en plus d'une tonne de souvenirs, je conserve une sculpture métallique de plus de vingt kilos qu'il m'a offerte un jour, au retour d'une semaine fédérale. Henri était sidérurgiste et sculpteur à ses heures. Il maîtrisait l'acier comme il était capable d'imposer à sa petite carcasse les souffrances les plus invraisemblables. Une implacable maladie l'a enlevé à nous tous qui l'aimions bien.
L'hygiène de vie n'étant pas pour lui un souci majeur, un jour que nous randonnions et affrontions une de ces bosses à faire mourir un cycliste, il me dit dans un souffle, parlant des résultats de la dernière analyse de sang qui lui avait été imposée par la médecine du travail :
- Robert, mon sang, c'est du goudron !
Quand il ne roulait pas à vélo, il marchait. Durant l'hiver, il allait à pieds de son domicile aux aciéries de Pompey où il travaillait, soit une douzaine de kilomètres, aller et retour, de jour comme de nuit, par tous les temps. C'était un dur, Henri !
Il participait à toutes les épreuves difficiles dans son coin, de marche ou de vélo ; et s'il renonçait aux épreuves lointaines, ce n'était pas en raison des difficultés physiques imposées, mais en raison de leur coût, trop lourd pour un salaire d'ouvrier.
Sa boulimie d'efforts est illustrée par cette anecdote. Il en rêvait depuis longtemps : réaliser l'épreuve de marche Paris-Colmar ... et il l'a fait ! Mais à Colmar, il n'a pas pris le train pour rentrer chez lui : Il avait fait déposer son vélo et, après un petit repos chez un parent, il a sauté sur sa bécane .
Comme il le disait :
- Deux cents bornes à vélo, c'est rien !
Il est rentré en sang ! A quelques encablures de sa maison, il s'est littéralement endormi sur son vélo ! Je vous laisse deviner la suite !
J'ai appelé la sculpture qu'il m'a offerte ; "Ombre cycliste". Et dans mon petit bureau, l'ombre de mon pote Henri n'en finira jamais de planer ....
RD
-
Robert
- Messages : 26758
- Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
- Localisation : SARREBOURG
- Contact :
Re: Portraits de potes.
Bonjour à tous.
Ce matin, dans une coupable étourderie, le jour a oublié de se lever . Alors que je m'étire encore, des flocons ont choisi la ligne droite pour se déplacer, pratiquement à l'horizontal, poussés par un vent violent. Ce sera ce que j'appelle une journée sans ... une journée sans jardinage ni vélo. Je me console car je suis à l'abri, au chaud dans un environnement douillet ... et je pense à mon ami François dont j'ai le temps de brosser un rapide portrait pour compléter une rubrique commencée il y a quelque temps déjà ...
Nous sommes conscrits, mais c'est notre seul point véritablement commun, avec bien entendu celui qui en fait un de mes familiers, j'ai désigné le vélo.
François a toujours été un grand sportif ; passé le temps où il avait été une vedette du foot local, il s'est mis au vélo.
Jamais il ne maigrit, ni ne grossit, il dispose en permanence d'une structure indestructible d'athlète de haut niveau. Elancé et tout en muscles .
Un jeune, lors de la première sortie club 2009 me disait, parlant de lui :
"Il fait mal à la gueule, le François !" - Je traduis : "François a soixante dix ans mais il faut se sortir les tripes pour le suivre" ... et c'est vrai.
Le vélo n'est pas son unique talent. Ingénieur retraité, c'est un as en "mots fléchés" ou "mots croisés", exercices où il excelle ; il est également un "bridgeur" reconnu et classé.
Pour les compliments, c'est terminé !
Je l'ai surnommé "François la science" car il sait tout, en matière de vélo. Il sait les meilleurs cadres, les meilleures roues, les meilleurs pneus, les meilleures transmissions, la selle la plus confortable, l'éclairage le plus efficace, le cuissard le mieux adapté, la région du monde la plus belle (il voyage beaucoup). Il a un constant esprit de contradiction : si tu roules "Campa", "Shimano" est mieux. Si tu as des roues trucs, les roues machin sont bien meilleurs. Si ton cadre est en carbone, c'est de "la daube" à côté d'un titane ; inversement, si tu roules avec un titane, le carbone est supérieur !
Tu écoutes ... et tu oublies.
En peloton, François est un danger public ! Il parle ... il parle beaucoup ... et fait fi des règles les plus élémentaires du code de la route ! Il zigzague au delà de l'axe médian de la route, sans le moindre scrupule, navigue dangereusement de la tête à la queue du groupe, au gré de ses envies d'échanges verbaux.
Un jour qu'il nous avait largué, Léo et moi, dans une longue montée, je lui ai dit, alors qu'il nous attendait :
- T'es sorti avec qui, François ? Avec le vent ?
- Non, Robert, mais je ne veux pas que mon cardio descende en-dessous de cent quarante puls !
- Alors, lui ai-je répondu, la prochaine fois tu sors avec ton cardio, pas avec nous !
On sait ses "défauts" et on l'aime bien, François.
Il m'a convié, au mois de juillet, à une sortie cyclo de trois ou quatre jours, au bord du Rhin romantique ! Je me réjouis de cette expédition programmée.
Robert.
Ce matin, dans une coupable étourderie, le jour a oublié de se lever . Alors que je m'étire encore, des flocons ont choisi la ligne droite pour se déplacer, pratiquement à l'horizontal, poussés par un vent violent. Ce sera ce que j'appelle une journée sans ... une journée sans jardinage ni vélo. Je me console car je suis à l'abri, au chaud dans un environnement douillet ... et je pense à mon ami François dont j'ai le temps de brosser un rapide portrait pour compléter une rubrique commencée il y a quelque temps déjà ...
Nous sommes conscrits, mais c'est notre seul point véritablement commun, avec bien entendu celui qui en fait un de mes familiers, j'ai désigné le vélo.
François a toujours été un grand sportif ; passé le temps où il avait été une vedette du foot local, il s'est mis au vélo.
Jamais il ne maigrit, ni ne grossit, il dispose en permanence d'une structure indestructible d'athlète de haut niveau. Elancé et tout en muscles .
Un jeune, lors de la première sortie club 2009 me disait, parlant de lui :
"Il fait mal à la gueule, le François !" - Je traduis : "François a soixante dix ans mais il faut se sortir les tripes pour le suivre" ... et c'est vrai.
Le vélo n'est pas son unique talent. Ingénieur retraité, c'est un as en "mots fléchés" ou "mots croisés", exercices où il excelle ; il est également un "bridgeur" reconnu et classé.
Pour les compliments, c'est terminé !
Je l'ai surnommé "François la science" car il sait tout, en matière de vélo. Il sait les meilleurs cadres, les meilleures roues, les meilleurs pneus, les meilleures transmissions, la selle la plus confortable, l'éclairage le plus efficace, le cuissard le mieux adapté, la région du monde la plus belle (il voyage beaucoup). Il a un constant esprit de contradiction : si tu roules "Campa", "Shimano" est mieux. Si tu as des roues trucs, les roues machin sont bien meilleurs. Si ton cadre est en carbone, c'est de "la daube" à côté d'un titane ; inversement, si tu roules avec un titane, le carbone est supérieur !
Tu écoutes ... et tu oublies.
En peloton, François est un danger public ! Il parle ... il parle beaucoup ... et fait fi des règles les plus élémentaires du code de la route ! Il zigzague au delà de l'axe médian de la route, sans le moindre scrupule, navigue dangereusement de la tête à la queue du groupe, au gré de ses envies d'échanges verbaux.
Un jour qu'il nous avait largué, Léo et moi, dans une longue montée, je lui ai dit, alors qu'il nous attendait :
- T'es sorti avec qui, François ? Avec le vent ?
- Non, Robert, mais je ne veux pas que mon cardio descende en-dessous de cent quarante puls !
- Alors, lui ai-je répondu, la prochaine fois tu sors avec ton cardio, pas avec nous !
On sait ses "défauts" et on l'aime bien, François.
Il m'a convié, au mois de juillet, à une sortie cyclo de trois ou quatre jours, au bord du Rhin romantique ! Je me réjouis de cette expédition programmée.
Robert.