Hier, j'ai écouté la petite voix de Lucifer et je me suis mis en tête, cédant aux conseils du dit satan, de laisser en plan mon sac à dos.
La petite voix me disait : Robert, un sac à dos, ça ne sert à rien. Sans lui, tu vas voler sur la route, léger comme plume au vent !
A vrai dire, bien souvent, au terme de ta sortie, tu n'as même pas ouvert cet accessoire un peu lourd et encombrant que tu as promené inutilement.
Ainsi donc, j'ai glissé dans ma poche de maillot, une chambre à air, deux démonte-pneus, ma mini-pompe ... et je suis parti, la fleur au guidon.
Cependant, alors que déjà loin du bercail, très loin de tout, la petite voix de la raison m'est revenue :
Robert ! si tu as le moindre incident, tu n'as aucun outil ... et si tu crèves ? ... tu n'as pas tes bons démonte-pneus ... sans parler de ta mini-pompe. Après trois cents coups de levier tu es à 2 bars ! Et ces gros gants dont tu n'as plus besoin, où vas tu les mettre ? Et si tu as froid, tu n'as rien à te mettre sur le dos ... et tes lunettes, si d'aventure tu devais lire quelque chose ? ...

Et tout au long de ma sortie, je me suis senti à la fois coupable et orphelin !
Au diable Lucifer, Satan et autres mauvais conseillers ! A l'allure où je roule désormais, que la mule soit chargée ou non, elle avance avec cette allure mesurée dévolue aux vieux cyclistes.
Plus jamais sans mon sac à dos !