Vieux souvenirs

C'est plutôt "café du commerce" où l'on refait le monde.
Avatar du membre
Lolo90
Messages : 18309
Enregistré le : 17 juil. 2017, 08:39
Localisation : Belfort (90)
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Lolo90 »

Robert a écrit : 16 mars 2025, 11:11
Denis a écrit : 16 mars 2025, 10:29 Tu te rappelles de ton premier vélo, Robert?
Bien sûr Denis. C’est un Mercier violine au départ.Il est encore dans ma cave de l’immeuble à embrun. Je crois qu’en 2022, il a encore monté de belles bosses. Quand je suis allé à embrun, je n’avais pas pris d’autres vélos
Il est complètement renouvelé avec des freins hydrauliques particuliers pour les freins à patins.
Il a été ré émaillé en gris noir.
Y penser me fend le cœur.
Hé oui je m'en rappelle de ton vélo, tu étais venu à Barcelonnette avec pour faire ensemble le col d'Allos :kapm
Et bien sûr tes nombreuses photos que tu postais à Embrun.
Je me rappelle d'une avec où ce vélo posait fièrement devant un champ de coquelicots :P
Avatar du membre
Robert
Messages : 26758
Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
Localisation : SARREBOURG
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Robert »

Lolo90 a écrit : 16 mars 2025, 12:08
Robert a écrit : 16 mars 2025, 11:11
Denis a écrit : 16 mars 2025, 10:29 Tu te rappelles de ton premier vélo, Robert?
Bien sûr Denis. C’est un Mercier violine au départ.Il est encore dans ma cave de l’immeuble à embrun. Je crois qu’en 2022, il a encore monté de belles bosses. Quand je suis allé à embrun, je n’avais pas pris d’autres vélos
Il est complètement renouvelé avec des freins hydrauliques particuliers pour les freins à patins.
Il a été ré émaillé en gris noir.
Y penser me fend le cœur.
Hé oui je m'en rappelle de ton vélo, tu étais venu à Barcelonnette avec pour faire ensemble le col d'Allos :kapm

Et bien sûr tes nombreuses photos que tu postais à Embrun.
Je me rappelle d'une avec où ce vélo posait fièrement devant un champ de coquelicots :P
Oui c’est un vieux vélo, mais parfaitement adapté à ma morphologie et à la montagne. C’est la copie conforme du vélo qu’on utilisait à l’époque de Raymond Poulidor. C’est de l’acier et il pèse 12 ou 13 kg. en résumé, un vélo vintage mais je l’aimais bien.
Avatar du membre
Denis
Messages : 19667
Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
Localisation : Digne les bains
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Denis »

Je l’ai rencontré aussi, quand nous avons grimpé la Cayolle, ce vélo… Les freins Magura que tu as dessus étaient à la base des freins pour VTT, à l’époque « d’avant les disques », même pour les VTT. Quand je faisais du VTT, j’avais aussi des Magura qui freinaient du feu de Dieu, contrairement à ceux que j’avais en première monte… Dès qu’ils chauffaient, ils faisaient un bruit monstre et freinaient très peu… J’avais profité des soldes pour monter les Magura, je ne l’ai jamais regretté…
Avatar du membre
Robert
Messages : 26758
Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
Localisation : SARREBOURG
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Robert »

(suite de souvenirs)

Je reprends le fil de mes souvenirs avec le risque de vous lasser. J’aborde un sujet très particulier. Je crains qu’il n’intéresse que les gens qui ont pratiqué la pêche.

………

J’ai connu dans mon existence deux passions : la pêche et le vélo. Ces deux passions se sont parfois rencontrées ; dans de courts moments, j’ai pratiqué les deux mais globalement la pêche a précédé le vélo et le vélo progressivement m’a fait oublier la pêche.

………

Après le tout petit garçon qui pêchait l’ablette dans les eaux de la Saône à Tournus, j’ai exploré presque toutes les pêches qui m’ont donné bien des émotions.

La pêche est un jeu cruel. Aujourd’hui je pense à la souffrance que j’ai pu infliger aux poissons qui ont ces désavantages cumulés de ne pouvoir ni crier ni se défendre.

Mais revenons à la pêche.

1) Pêche à la grenouille.



Je viens de passer l’âge de raison ; du haut de mes 10 ans, je pars seul à la pêche à la grenouille. Il n’est mare ou lavoir ou étang dont je ne connaisse le rivage ; je sais même les creux, ces trous qui se remplissent d’eau et dont la destination première est d’ abreuver le bétail mais où s’abritent aussiles batraciens.
Les grenouilles y coassent. je les guette. Je sais les distinguer dans les lentilles d’eau, dans les champs de nénuphars. il faut d’abord les repérer.
J’agite devant celle qui me paraît la plus hardie le chiffon rouge de ma ligne en imitant un coassement . Elle bondit, mord et mon hameçon transperce sa lèvre. Soulevée de ses eaux natales la grenouille se retrouve dans mon petit sac. Il faut beaucoup de patience pour attraper une douzaine de batraciens.
J’ai appris à déshabiller ces bestioles pour en faire le mets délicat que l’on appelle cuisses de grenouilles et que ma grand-mère Lucie savait si bien cuisiner.
…. Et bien plus tard, avec ma tante, nous allions dans un petit restaurant sur la route des Dombes du côté de Bourg-en-Bresse, déguster… des cuisses de grenouilles.



2) La pêche dite «au vif ». La pêche « à la boulée ».




Voilà la pêche la plus cruelle qui soit. Vous en jugerez .
Le vif est un petit poisson que l’on offre à la gourmandise d’un prédateur, comme le brochet, la perche ou le sandre.
Le premier acte consiste à se procurer ces fameux vifs. On peut les acheter dans un magasin de pêche, mais le vrai pêcheur se procure lui-même les petits poissons dont il a besoin.
Le vif comme son nom l’indique doit être vif. Tous les poissons ne conviennent pas à cet usage.
L’ablette par exemple, n’a aucune résistance. Mise en appât, elle s’épuise rapidement et meurt.

Le roi des vifs est le goujon vigoureux et résistant. On pêche ainsi le goujon dans la Moselle. Cette pêche s’appelle « pêche à la Boulée».Chaussé de bottes cuissardes le pêcheur remue avec ses pieds le fond de vases et de sable faisant ainsi un nuage dans le courant, nuage qu’affectionnent les goujons où ils frétillent. À l’aide d’une ligne très courte le pêcheur place son appât dans le nuage boueux pour prendre rapidement la douzaine de goujons nécessaire pour la pêche au vif du lendemain.
Comme j’ai aimé les aubes fraîches quand le jour nouveau se réveille. Je suis arrivé avant le soleil. L’herbe est encore humide de rosée, l’eau de la rivière est noire et pleine de mystères. Le « coin » a été choisi avec soins. Il m’a fallu tenir compte de la végétation aérienne et aquatique, des courants dans l’eau de la rivière.
Le jeu cruel consiste à accrocher à un hameçon le pauvre vif qui, jeté au loin dans la rivière pourra servir de repas à un prédateur. Le pêcheur s’assied sur la rive. Il surveille et attend que le flotteur de sa ligne soit soudain entraîné vers le fond de la rivière.
Parfois, cela n’arrive pas et le pêcheur est bredouille. Parfois, cela arrive après des heures d’attente.
Le pêcheur alors se précipite sur sa canne à pêche, la retire brutalement dans un mouvement de fouet, ça s’appelle ferrer, et de sentir les vibrations que les mouvements que l’imprudent prédateur communique à la ligne. Tel est pris qui croyait prendre.
Commence alors un combat dont on ne sait jamais qui sera le vainqueur : soit le pêcheur qui ramènera sa prise à la maison, soit le poisson qui dans un sursaut vital se libérera de la ligne.
J’ai beaucoup pratiqué cette pêche, souvent dans la Moselle ou une ballastière, souvent avec un ami comme Bernard ou Jean…




3) La pêche à la ligne de fond.

Cette modalité de pêche ressemble beaucoup à la précédente. C’est une pêche statique. La ligne est pourvue d’un plomb qui entraîne l’appât au fond de l’eau. L’ appât peut-être un gros vers de terre, un poisson mort… il est lancé avec force jusqu’à 50 m de la rive.
La ligne lancée, le pêcheur tend le fil et pose la canne, dressée sur la berge. au bout de la canne, on accroche une sonnette avec un système de pince à linge.
La touche est signalée par la clochette qui tinte légèrement.
Le pêcheur se précipite sur sa canne, ferre le poisson qui a mordu… Et la suite est exactement conforme à celle de la pêche au vif.
C’est une pêche de paresseux !
Je l’ai beaucoup pratiquée dans les ballastières. Les ballastières sont des étendues d’eau qui se forment dans les espaces où l’on a prélevé du sable et des cailloux pour la construction des maisons et des routes. Il y en a beaucoup tout au long de la Moselle.

Note : je n’en ai pas fini avec la pêche. La suite au prochain numéro. Vous me pardonnerez aussi les quelques coquilles qui restent dans le texte ci-dessus.
Avatar du membre
Denis
Messages : 19667
Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
Localisation : Digne les bains
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Denis »

Continue vite, on se régale!
Peu d’expérience dans la pêche pour moi, mais le peu de fois ou je suis allé pécher en mer, c’était en Corse, près de la réserve de Bonifacio, entre Pianotoli et Bonifacio.Quel plaisir de partir au petit matin avec le casse croute dans la glacière avec le beau frère et deux amis corses à lui… Là bas le poisson ne manque pas, et on se faisait rapidement de quoi faire une bonne soupe de poissons avec des poissons de roche: marbrés, girelles, rougets, « carabiniers » (à cause de la bande rouge semblable à celle que l’on trouve sur les pantalons des gendarmes italiens), Gobi (avec de gros yeux…).
Avatar du membre
Robert
Messages : 26758
Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
Localisation : SARREBOURG
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Robert »

Denis a écrit : 22 mars 2025, 06:14 LContinue vite, on se régale!
Peu d’expérience dans la pêche pour moi, mais le peu de fois ou je suis allé pécher en mer, c’était en Corse, près de la réserve de Bonifacio, entre Pianotoli et Bonifacio.Quel plaisir de partir au petit matin avec le casse croute dans la glacière avec le beau frère et deux amis corses à lui… Là bas le poisson ne manque pas, et on se faisait rapidement de quoi faire une bonne soupe de poissons avec des poissons de roche: marbrés, girelles, rougets, « carabiniers » (à cause de la bande rouge semblable à celle que l’on trouve sur les pantalons des gendarmes italiens), Gobi (avec de gros yeux…).
Je me suis essayé aussi à la pêche en mer, en Bretagne. J’ai pêché le maquereau en bateau,à la ligne au large des côtes avec un pêcheur professionnel. Je lui servais d’apprenti.
J’ai raconté cela très longuement, mais je ne sais plus où se trouve ce texte.
Avatar du membre
Lolo90
Messages : 18309
Enregistré le : 17 juil. 2017, 08:39
Localisation : Belfort (90)
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Lolo90 »

Moi j'ai le mal de mer alors je ne peux aller à la pèche :?
Avatar du membre
Robert
Messages : 26758
Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
Localisation : SARREBOURG
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Robert »

Suite… Et fin de mes histoires de pêcheur.


Mais là ne s’arrête pas mon addiction à la pêche.

À la fin de la guerre nous est revenu une mécanique élaborée appelée moulinet. Ma grand-mère, Lucie, que rien, jamais, n’avait arrêté, fit l’acquisition d’un moulinet et de la canne à pêche qui permettent la pêche dite« au lancer ».
Je me souviens d’une partie de pêche avec ma grand-mère qui inaugurait son nouveau lancer. Cette activité demande une pratique, un geste qui ne s’acquière pas à la première sortie. Il en fut ainsi. Au bout de quelques minutes, ma grand-mère avait réussi à faire du fil de sa ligne un inextricable écheveau. Elle avait fait appel à un confrère qui opérait à proximité. Las le mal était trop profond ! Et nous étions rentrés bredouilles !

Ce souvenir qui m’ amuse encore aujourd’hui ne m’a pas découragé. J’ai beaucoup utilisé les moulinets et les cannes à pêche qui vont avec pour fréquenter les rivages des rivières.
Les pêcheurs et les chasseurs on ceci en commun qu’ils racontent volontiers leurs exploits halieutiques pour les pêcheurs cynégétiques pour les chasseurs.
Il me faut donc vous raconter quelques pêches qui ont marqué ma mémoire, moi qui ai fréquenté les rivages de ruisseaux, de rivières, de fleuves, de lacs et même de mers.

……..

C’était au bord de la Moselle. Je pêchais avec un équipement léger pour prendre quelques perches. Et ce jour là j’ai accroché la plus grosse prise que j’ai jamais faite : un brochet d’un mètre 10 pour près de 8 kg.
La prise était superbe, son utilisation plus difficile. Comment utiliser un si gros poisson ?
Et de chercher dans les livres de cuisine la recette des quenelles de brochet. Ma vocation culinaire est limitée. Cette limitation s’est trouvée évidente. Mes quenelles de brochet furent de si piètre qualité que nous nous sommes forcés à les« déguster » dans la plus stricte intimité.
Cependant la tête de mon brochet était un fameux trophée. J’ai voulu la naturaliser. Je l’ai donc pendue dans le grenier surchauffé de l’école, afin de la dessécher. L’opération n’a pas été sans quelques odeurs Insupportables.
Mes talents de taxidermiste n’étaient guère meilleurs que mes talents de cuisinier ; cependant, ma tête de brochet finit par sécher, je l’ai vernie. Placée sur une armoire de ma salle de classe, elle a surveillé ma pédagogie pendant plusieurs années…

Autre temps, autre lieu, autre pêche.

Je suis au bord de l’étang à Langatte. Je passe sur la digue dont le mur domine les eaux. J’y Jette un œil inquisiteur ; je sais scruter la profondeur des eaux. Et bientôt je devine un joli ban de perches. Mais comment les pêcher alors que je ne dispose d’ aucune esche.
Dans ma voiture, tout près, j’ai un lancer. Et de me souvenir d’une pêche dite« au poisson
d’étain». Cette pêche consiste à dandiner dans l’eau un poisson métallique brillant muni en tête de deux redoutables hameçons. Et de me décider de faire un essai.
Essai concluant : en un quart d’heure, j’ai pris une douzaine de perches de belle taille. Tous les promeneurs du coin sont autour de moi ébahis par cette pêche miraculeuse. Parmi mes admirateurs, il y a même deux gendarmes. Heureusement, j’avais mon permis de pêche
en poche !

Je vais arrêter là, le récit de mes exploits de pêcheurs. J’ai pratiqué toutes les formes de pêche à l’exception de la plus fine : la pêche de la truite à la mouche. Elle requière un matériel particulier et des compétences que je n’ai pas.

Certes, la pêche est un jeu cruel. C’est un jeu de prédateur. Pour ma défense je dirais qu’il permet une extraordinaire communion avec la nature.

Pour terminer, je vous livre une image rare. Je suis assis sur une berge de la Moselle sauvage, la Moselle bien avant qu’elle soit canalisée. Le jour est levé depuis longtemps. J"ai tendu mes lignes et je rêve sous le soleil de juillet en regardant filer l’ Indomptable courant de la rivière.
Soudain, m’est offert un spectacle peu commun : un martin-pêcheur vient de se poser sur une de mes cannes.
Le plumage bleu dominant et ses couleurs extraordinaires font du martin-pêcheur un oiseau qui pourrait rivaliser en beauté avec le plus bel oiseau exotique.

Qui n’a jamais assisté au lever du jour dans un silence encore absolu, n’a rien vu !

J’ai toujours été matinal, et j’ai gardé de ces moments de pêche un amour absolu du lever du jour. L’aube est une renaissance comme la soirée est en quelque sorte une mort…
Modifié en dernier par Robert le 04 avr. 2025, 10:05, modifié 1 fois.
Avatar du membre
Denis
Messages : 19667
Enregistré le : 29 déc. 2008, 19:26
Localisation : Digne les bains
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Denis »

Superbes récits… Tu as du bien batailler pour sortir de l’eau le brochet…
Contempler un lever de soleil est un cadeau. C’est souvent là que l’on prend conscience du perpétuel mouvement de l’univers…
Tu as dû arrêter de respirer quand tu as vu le Martin-pêcheur se poser sur ta canne…

On a un ou plusieurs points communs, nous les cyclistes, avec les pêcheurs: on mouline, et souvent sur du matériel Shimano… Et maintenant certains moulinets sont électriques! On n’arrête pas le progrès!
Avatar du membre
Robert
Messages : 26758
Enregistré le : 21 janv. 2009, 20:38
Localisation : SARREBOURG
Contact :

Re: Vieux souvenirs

Message par Robert »

Denis a écrit : 04 avr. 2025, 09:39 Superbes récits… Tu as du bien batailler pour sortir de l’eau le brochet…
Contempler un lever de soleil est un cadeau. C’est souvent là que l’on prend conscience du perpétuel mouvement de l’univers…
Tu as dû arrêter de respirer quand tu as vu le Martin-pêcheur se poser sur ta canne…

On a un ou plusieurs points communs, nous les cyclistes, avec les pêcheurs: on mouline, et souvent sur du matériel Shimano… Et maintenant certains moulinets sont électriques! On n’arrête pas le progrès!
Merci Denis, de t’être donné le mal de lire un post qui n’a rien à voir avec le vélo. Sinon, comme tu l’as dit, de mouliner !
Le moulinet électrique… Je ne connais pas. Il est peut-être utilisé pour la pêche dite« pêche au gros ».
C’est une pêche qui se pratique en mer et qui coûte très cher, car pour la pratiquer il faut un bateau qui tient la mer et un matériel de pêche particulier. C’est une pêche de riche ! Je ne l’ai jamais pratiquée.
Répondre