C’est parti pour mon CR de « Courir pour la Paix ».
« Courir pour la Paix » voilà une motivation supplémentaire pour tous les utopiques de la terre dont je fais parti. Je sais que la tâche ne sera pas facile sur ce circuit mais c’est avec beaucoup de plaisir que je participerais à cette manifestation.
Étant arrivée la veille en Auxois, j’ai pu profiter pleinement de cette escapade bourguignonne. Comme l’a dit Sylvain dans son CR, il faisait plutôt frais ce matin à Chailly sur Armançon. Le pré servant de parking était couvert de rosée et d’un vert révélateur de pluies récentes malheureusement à la fin de la journée il avait une drôle d’allure.
Arrivée à 7 H 30 sur le site, direction l’allée du Château pour le retrait du dossard où là il fallait être patient car cela bouchonnait dans la file des pré-inscrits du 110 km mais bizarrement celle du 160 était assez fluide. Il faudrait que l’organisation pense à renforcer les troupes aux 110 car c’était déjà le cas l’an passé. De retour à la voiture pour le cérémonial : sortir le vélo et le vérifier, les bidons, les « friandises » et mettre le dossard sur le maillot. Un sous-maillot s’impose mais je décide de ne pas mettre les manchettes.
J’allais pour faire un petit échauffement quand j’entends au haut parleur que le rendez-vous a lieu au départ et non dans la cour du Château. Du coup, l’accès à la côte est bloqué et les participants s’agglutinent déjà tel un essaim d’abeilles derrière la ligne.
Nous assistons avec émotion à la bénédiction de la Madone de Nagasaki et même si on n’est pas croyant, tout le monde semble respectueux et à l’écoute du message de paix délivré par le prêtre.
Au dessus de nous passent 4 avions en formation en souvenir de cette triste journée du
9 août 1945, 11:02 a.m. – « Urakami, dans la ville de Nagasaki, fut la cible de la seconde bombe atomique lancée sur le Japon pour achever la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 100 000 personnes périrent ».
Le départ est donné et c’est parti avec cette longue montée qui d’entrée rend le souffle court et fait monter le palpitant. Je vois un flot de concurrents me dépasser sans que je puisse y faire grand-chose. Pas grave, l’important est de rester dans les roues. Cette première difficulté passée, je mets le grand plateau et je file avec un groupe. Je laisse prendre les relais et je me contente de suivre dans les roues (pas bien) contrairement à une fille qui n’arrêtait pas de relayer dès qu’elle voyait le rythme baissé.
A chaque côte, je décroche et je raccroche dans la descente pour embrayer sur le plat ou le faux plat. J’aperçois Saulieu que je passe plutôt bien, virage à gauche ça remonte. Finalement, je me retrouve dans un bon groupe sauf qu’ils étaient 7 ou 8 copains ensemble et que dès qu’il y avait un gars à la traîne, ça ralentissait où ils s’arrêtaient pour s’attendre. Du coup, je poursuivais mon effort seule et quand le groupe me rejoignait alors je reprenais les roues. Au 1er ravito à la séparation du 160 et du 110, le groupe s’arrête pour refaire les niveaux. Je repars seule car je vois que l’arrêt s’éternise. Ils m’auront bien fait marrer, ça parlait pas chiffons mais maquettes d’avions et simulateur de vol. Bref, ils n’arrêtaient pas de bavarder ce qui faisait passer le temps.
Ensuite, j’ai pu profiter pleinement de la traversée du parc régional du Morvan. Une succession de longues montées interminables et de grandes descentes à travers de magnifiques forêts de sapins d’où s’échappaient des effluves de résine et des odeurs de sous bois. Toutes ces montées étaient ponctuées de part et d’autre de la route par des torrents serpentant à travers les sapins.
Au détour de la forêt apparaît Alligny en Morvan petite bourgade morvandelle. Je reste concentrée car il faut veiller au fléchage et surtout à certains carrefours non gardés et pourtant assez dangereux (en bas de descentes).
Je reconnais le tracé de la CC ce qui me fait dire que bientôt vont arriver les 2 dernières difficultés à savoir la côte de Sussey où je reconnais un spectateur en la personne de Laulau placé à merveille dans le virage de cette fameuse côte.
Je suis rejointe par un cyclo de l’équipe dont j’ai parlé plus haut. Il m’accompagne un moment sur le plat et s’excuse de devoir me laisser pour attendre ces copains. Je trouve cela normal car « on part ensemble, on rentre ensemble ». On se retrouvera plus loin à la prochaine côte et non des moindres celle de Collonge où le virage à droite vous met tout de suite dans l’ambiance. Je sors l’artillerie lourde avec le petit plateau de façon à mouliner un maximum pour ne pas prendre de crampes.
Allez ça va le faire, reste plus que cette longue route bosselée au milieu des champs de blé où l’an passé j’avais « crevé la soif ». C’est là que me dépasse le dossard N°3 appartenant à Laulesp. Il file avec ces collègues sur la ligne d’arrivée. Je vois poindre un changement de direction qui annonce la route prise en sens inverse le matin sauf que là c’est la descente et l’arrivée au bout.
Je ne passe pas incognito à mon passage sur la ligne car le speaker m’a souvent vu sur des épreuves VTT et aussi parce qu’il est du 58. J’aperçois Laulesp, je viens le saluer et c’est là qu’il me présente notre Admi qui était arrivé depuis bien longtemps du 110.
Je n’ai pas eu le plaisir de le voir dans son beau maillot de Cyberpotes au départ mais ce sera pour une prochaine fois. Rencontre brève mais qui fait toujours plaisir. Laulau est venu nous rejoindre sur la ligne, un peu triste de ne pouvoir profiter de la période estivale pour pratiquer son sport favori.
Bon et le chrono dans tout cela………… un certain temps comme dirait quelqu’un . Un temps que je n’ai pas honte d’annoncer 4 H 40 soit 18’ de moins que l’an passé.
Je ne peux terminer le CR de cette épreuve « Courir pour la paix » sans une pensée à l’égard
de toutes les victimes innocentes à travers le monde qui meurent chaque jour à cause de la stupidité des hommes.
Ne dit-on pas : la fin justifie les moyens ? Le prix à payer pour la paix serait-il celui de la guerre ?
La solution ne passerait-elle pas plutôt par la non-violence ? Gandhi disait "parce que à la fin est dans les moyens, comme l'arbre est dans la semence, et aussi sûrement que la roue du char suit le pas du bœuf ". On ne peut récolter que ce qu'on a semé.
On croit que les rêves sont faits pour être réalisés. C'est le problème des rêves. Les rêves sont faits pour être rêvés.
Coluche
Merci pour cet émouvant CR qui nous fait traverser ou remémorer les belles vallées et village d'un coin du Morvan.
Merci pour ta conclusion, chère Aline, qui appelle à rester attentifs, vigilants et concernés en conscience.