Je sais, je suis très en retard...
Le ciel est bien dégagé en arrivant à Chailly-sur-Armançon : la journée va être belle, quoi de plus normal pour un 1er août ?! C'est ma seconde participation consécutive à cette cyclosportive à but humanitaire, qui sillonne les routes au coeur de paysages magnifiques de l'Auxois et du Morvan.
Engagé d'office comme membre du Team Divio, je découvre le numéro de dossard qui m'a été attribué : le 13 !

C'est une première et finalement je refuse la proposition que me fait la personne préposée aux dossards de le changer...
Cette année, pas de cérémonie pour moi, je préfère partir m'échauffer avec Karl et Laulau, en montant tranquillement la côte de Sausseau. Au moins ça m'évitera d'arriver après que le départ soit donné, comme ce fut le cas l'an passé...
Départ tranquille et groupé dans la côte de Sausseau, j'en profite pour me placer à l'avant. Le plus difficile est d'y rester, et c'est ce que je m'emploie à faire dans les km suivants, en faisant l'effort pour remonter dès que j'ai l'impression d'avoir trop glissé. Ma concentration est au top, cela me permet de passer en tête en haut de la côte située avant Saulieu, qui m'avait vu céder du terrain l'an dernier. Puis de sortir de Saulieu sans dégâts.
Changement de rythme en entrant en forêt domaniale de Breuil-Chénue, après 35 km de course. Une grosse accélération se produit en tête de course. J'arrive à suivre un instant, mais je finis par lâcher prise, voyant passer à côté de moi, impuissant, le TGV des Elites du SCO Dijon lancé à la poursuite des premiers. Heureusement, je parviens à accrocher un petit groupe, très péniblement cependant, avec lequel je reviens sur un peloton de tête regroupé à proximité de Quarré-les-Tombes. Je retourne aussitôt devant, pour éviter tout nouvelle déconvenue.
Dès lors, c'est à un rythme modéré - et bien agréable - que le peloton évolue. Au 60ème km, au niveau de Saint-Germain-des-Champs, Jean-Charles Martin rapidement rejoint par Karl, s'extirpent du groupe en plein milieu du bourg, au sommet d'un petit talus. Un virage serré à gauche immédiatement après et le profil accidenté des petites routes empruntées font que très vite, les échappés ne sont pas visibles par le peloton. D'autant que nombreux sont ceux qui n'ont vu que du feu... Avec Pierre-Marc, le mot d'ordre est simple : ne pas accélérer et rester devant pour ralentir le rythme si possible. Faire comme si de rien n'était...
A Chastellux-sur-Cure, nous abordons une petite côte, relativement longue, qui sera finalement escamotée. Montée à bon train, mais sans plus. J'en profite pour me ravitailler, et maladroit que je suis, faire tomber 2 fois coup sur coup une barre énergétique de ma sacoche "Je roule propre" !!
Saint-Martin-du-Puy marque le début de l'une des grosses difficultés du parcours, la côte de Plainefas. Très jolie au demeurant, cette montée sinueuse au milieu des bois n'en est pas moins délicate, notamment en raison de l'accélération en tête de peloton. Je me compte déjà parmi les futures victimes... Mais j'essaie de m'accrocher encore une fois, alors que je vois s'éloigner petit à petit les premiers. Je vois que Yves, également, semble en difficulté et, au gré des virages, j'arrive soit à prendre sa roue, soit à le devancer au prix d'un gros effort. Au sommet, nous accusons, Yves, moi et 2 autres gars un retard de 250 m environ sur le groupe de tête. La descente est vite avalée, je suis surpris de bien m'y comporter, et après avoir traversé le village de Plainefas, nous revenons sur le peloton. Peloton un peu désorganisé en raison d'une erreur de parcours commise par certains en tête, qui ont continué tout droit au lieu de virer à droite...
Sauvé une fois encore, c'est tout heureux que je remonte à nouveau me reposter en tête du peloton dans les sous-bois que nous abordons en longeant le barrage de Chaumeçon, en compagnie de Pierre-Marc. L'accélération suivante me sera fatale, c'était trop beau pour durer ! Au 93 ème km, le peloton accélère à nouveau dans une côte assez roulante au niveau de Brassy. Je suis en surchauffe, incapable de trouver un second souffle. Je finis par céder et intégrer un petit groupe de lâchés, dépassé par une fusée du SCOD, que Yves ne parviendra pas, malgré toute la hargne qu'il y met, à suivre pour rattraper le peloton de tête. Dès lors, le rythme baisse sensiblement et c'est au sein d'un peloton d'une quinzaine d'unités, après avoir traversé Dun-les-Places et s'être fait une frayeur dans le virage suivant très prononcé à gauche (le signaleur étant bien trop en amont), que nous abordons une côte sans difficulté véritable, mais longue de 10 km, en plein coeur de la forêt domaniale de Breuil-Chenue. Au haut de la côte, certains s'arrêtent au ravitaillement de Saint-Brisson et nous demandent de les attendre, ce que nous faisons. Puis nous continuons notre chemin, en essayant d'organiser des prises de relais, sans que ce soit une vraie réussite. La côte d'Alligny-en-Morvan finit pas dissuader les téméraires qui se seraient bien vus prendre la poudre d'escampette !
Enfin, le marquage au sol en atteste, nous voici sur des routes déjà empruntées cette année par la "Claudio Chiappucci". Après quelques vingt km où je me sens véritablement dans le gaz, nous approchons donc là des dernières difficultés de l'épreuve, la côte de Sussey tout d'abord, où je me surprends à passer devant, confirmant là qu'elle me réussit toujours bien, puis, après la vertigineuse descente d'Ogny où je prends ma revanche sur ma piteuse prestation de la "Chiapp" (où j'avais descendu comme une vache avec les gouttes d'eau qui me fouettaient les yeux), c'est la côte de Marcilly-Ogny, nettement plus longue. Je m'accroche sans trop de mal, le plus dur finalement étant ce passage nez au vent sur le plateau, avant la descente vers l'arrivée. Malheureusement pour Yves, c'est aussi le moment fort peu opportun choisi par son boyau pour rendre l'âme.
Nous sommes une douzaine à nous disputer le sprint d'arrivée. Contairement à l'an dernier, j'évite de lancer les hostilités dès le haut de la côte de Sausseau et j'attends tranquillement dans les roues d'arriver au point que j'ai repéré pour démarrer le sprint, soit entre l'entrée dans Chailly et un poids-lourd garé sur la droite à 350m de l'arrivée. Je finis par trouver très ludique cet exercice qu'est le sprint et pour la 3ème fois consécutive sur une cyclo, j'arrive à régler le sprint de mon groupe, accrochant une 42ème place au scratch et 15ème dans ma catégorie en 4h35 (77/19 en 4h43 en 2008) à 14 minutes du vainqueur, Jean-Charles Martin, Karl prenant finalement la 2ème place, le duo de tête n'ayant jamais été revu...
